Polémique de la Centrale laitière : Je saisis le préfet et je demande à B. Kern de s’exprimer

Depuis plusieurs mois, j’enquête sur les conditions scandaleuses de la vente du site de la centrale laitière des Forges à un promoteur privé, par l’entremise du maire de Belfort Etienne Butzbach, qui a reçu dans son bureau vendeur et acheteur afin de faciliter la transaction.

Comment le Maire peut-elle faciliter la vente des terrains en friche industrielle à un marchand de bien local qu’il connait très bien, pour ensuite passer quelques mois plus tard ces mêmes terrains en zone constructible, au seul bénéfice de ce promoteur ?

Un vif échange s’est déroulé entre le maire et moi lundi soir lors du conseil de quartier des Forges.

A l’heure où l’on parle de transparence et de moralisation de la vie politique, une telle opacité autour de ce dossier est inadmissible. Pas une seule fois les conseillers municipaux de Belfort n’ont été saisis de ce dossier. Pas une seule fois le conseil de quartier des Forges n’a été réuni pour en parler.

Devant une situation aussi grave, j’ai décidé de saisir Monsieur le Préfet du Territoire de Belfort, pour l’informer de tous les éléments que j’ai pu recueillir sur ce dossier afin qu’une enquête approfondie puisse être diligentée.

J’apprends que je ne suis plus le seul à me préoccuper de cette histoire. Une explication orageuse s’est déroulée la semaine dernière lors d’une réunion de la municipalité de Belfort (ndla : réunion du maire et des adjoints). Hubert Beltz, adjoint à l’urbanisme, est venu présenter un rapport d’une douzaine de pages pour demander le classement des 3 hectares du site de la laiterie en zone constructible.

Est-ce une promesse qui avait été verbalement faite à l’acheteur avant l’acte de vente ?

Au détriment de la société qui exploitait la centrale laitière, qui a ainsi bradé un terrain qui en vaudra demain trois fois plus grâce à l’intervention du maire ?

Au détriment des finances de la Ville ?

Au détriment de l'aménagement de l'Etang des Forges et de sa cohérence ?

Et une nouvelle fois au détriment des Belfortains ?

Je demande au maire de Belfort de rendre public le dossier présenté en municipalité. Pour moi, ce dossier préparé par Luc Vilan, architecte mandaté par la Ville, est un leurre destiné à obtenir le classement des terrains en zone constructible. Alors que le maire sait pertinemment que le promoteur privé a déjà un projet de plus de 200 logements, avec des plans visés par un architecte parisien.

Lors de cette réunion de la municipalité, plusieurs élus dont le premier adjoint Bruno Kern ont mené la fronde contre le maire, contraignant ce dernier à retirer son projet.

Je demande à Bruno Kern : comme il l’avait fait sur le dossier de la halle Sernam – où il n’avait pas hésité à s’opposer publiquement au maire - de s’exprimer sur ce dossier de la Centrale Laitière.

Notre groupe Un Nouveau Souffle pour Belfort veut des explications.

Le manque de transparence ça suffit !

Les Belfortains sont en droit d’obtenir des explications concrètes.

Au-delà de ces épisodes, mon souhait – dans l’intérêt de Belfort – est que ce dossier soit gelé jusqu’en 2014. Et ce sera à la nouvelle équipe qui sortira des urnes de choisir en toute transparence et en toute intelligente concertation quel sera le destin de ces trois hectares de terrain en bordure d’étang de Forges. 

Comments

[Rédigé par : Pierre]

Que les élus écoutent les acteurs économiques de leur territoire, c'est une chose. Qu'ils acceptent d'apparaître (ou d'être) sous influence en est une autre ! Il ne s'agit plus de parler de moralisation de la vie publique mais de morale. Il s'agit de faire siens les mots de Philippe Bilger : "Moraliser, c'est prendre un mauvais chemin. Il faut être moral."

[Rédigé par : Sophie]

Bruno Kern s'exprime ce matin dans les journaux. Il sort du bois, mais il y rentre aussi vite ! Il faut comprendre entre les lignes, derrière ses formules polies et prudentes, qu'ils se sont bien enguirlandés sur le sujet des terrains de la centrale laitière. Si vous n'aviez pas révélé le pot aux roses (:-), je suis certaine que ce dossier serait passé comme une lettre à la Poste...

[Rédigé par : Albert]

Argumenté, sérieux, appliqué, sans concession lorsque de tels dossiers se présentent: je vous félicite pour votre action. Continuez, nous sommes avec vous.