Au nom des relations de confiance et de sincérité que j’ai toujours entretenues avec le personnel municipal ou communautaire, j’ai reçu lundi soir, à leur demande, des personnels municipaux en pleurs, venus me confier leur désarroi, suite à l’annonce de la suppression de leur emploi dans quelques jours.
C’est une mesure brutale et profondément inhumaine, que je ne peux cautionner par mon silence. Le mois dernier encore, l’intégration définitive de ces personnels était à l’ordre du jour. Et puis subitement le couperet tombe, et on leur annonce du jour au lendemain qu’ils n’ont plus de travail à partir du 30 juin… C’est une méthode tout à fait inadmissible, et c’est une erreur sur le fond.
Contrairement à ce que je lis, ces postes de coordonnateurs périscolaires étaient indispensables. Afin de comprendre comment cela se passe, je les avais accompagnés sur le terrain. Leur action permettait par exemple d’éviter que des enfants ne se retrouvent à la rue après l’école car l’association en charge d’une animation n’était pas là… Gérer les plannings, trouver les intervenants, ou leurs remplaçants, assurer le lien entre plusieurs écoles, c’est une vraie mission de service public que l’on ne peut pas jeter aux orties aujourd’hui.
Cette décision unilatérale risque aussi de créer un profond sentiment d’insécurité dans le personnel municipal. Potentiellement, tous les contractuels peuvent être ainsi remerciés du jour au lendemain… Ce ne sont pas des conditions idéales pour poursuivre un travail de qualité, dans la sérénité. On ne gère pas une collectivité locale comme un parti politique.
Ce n’est pas un secret, je suis opposé à la réforme des rythmes scolaires, qui fatigue davantage les enfants. Et le système mis en place à la hussarde par l’ancien maire Etienne Butzbach était tout sauf satisfaisant. Mais il convenait pour moi de l’amender (en revoyant la pause méridienne, et les activités proposées dans certaines écoles – proches de la garderie !) et surtout d’exiger de l’Etat le financement du dispositif qui impacte le contribuable de Belfort.
Mais je suis également un républicain, un démocrate attaché au respect de la loi. La réforme des rythmes a été validée par un décret ministériel : elle doit s’appliquer car cela a force de loi. Comment les maires peuvent-ils demander à leurs concitoyens de respecter la loi, si eux-mêmes ne la respectent pas ?
Le maire de Belfort a demandé une dérogation au ministère de l’Education Nationale. Ma conviction est qu’il ne l’obtiendra pas, et qu’il sera obligé de mettre en place la réforme des rythmes à la rentrée de septembre. Faisant ainsi plancher, tout l’été, le Service municipal de l’Education, dont les personnels passent le temps à tricoter et détricoter l’organisation de la rentrée, à mesure que les ordres et contrordres se succèdent. La réforme des rythmes s’appliquera donc à Belfort, comme ailleurs, mais dans de plus mauvaises conditions encore que l’année dernière, s’il n’y a plus de coordination pour les activités.
Cette situation pénalise également les familles avec enfants de Belfort, qui ne savent pas comment organiser leur rentrée : cantine sur 4 ou 5 jours ? Heures de fin de l’école ??
Il est encore temps de réagir. Je demande donc au maire de Belfort de revenir sur sa décision de suppressions de postes, dans l’attente de la réponse du ministère à sa demande de dérogation. Je lui suggère également de créer rapidement un poste d’adjoint au maire en charge du personnel : gérer les ressources humaines de la ville, cela demande de la finesse, du tact, du temps, ce que ne lui permet pas son agenda actuel. D’autres dans son équipe municipale pourraient être plus à l’écoute, siéger dans les instances représentatives du personnel, et lui remonter toutes les informations utiles.
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