Demander la transparence pour que les conseillers municipaux de Belfort puissent savoir quels sont les projets de redécoupage des cantons pour 2015 : une telle motion, pas agressive pour un sou, aurait dû faire l’unanimité jeudi soir au conseil municipal de Belfort.
Mais, pour le maire de Belfort Etienne Butzbach, cette motion était entachée d’un péché originel : elle était présentée par Christian Proust, son nouvel ennemi intime depuis que celui-ci a décidé de conduire une liste contestataire aux municipales de Belfort en 2014.
Il s’en est suivi un débat surréaliste, des attaques violentes entre les deux composantes de la majorité… Samia Jaber et Etienne Butzbach ont essayé de nous montrer « ce qui était caché » derrière cette motion qui n’avait que les apparences de la consensualité !!!
Les salves avaient été savamment préparées par le maire et sa garde rapprochée. Les mots d’oiseaux ont fusé provoquant la colère de… Maurice Schwartz : « Monsieur le maire, vous avez franchi la ligne rouge », s’est-il exclamé. Et Christian Proust a renchéri : « Monsieur le maire, vous avez un comportement insultant. Il y a une limite. »
En fait, toute la polémique vient du fait qu’Etienne Butzbach se sente obligé de protéger son nouvel ami Yves Ackermann, président du Conseil général. On prête à ce dernier l’intention de faire un redécoupage qui « dépèce » la ville de Belfort au profit de cantons ruraux : le canton de Danjoutin par exemple pourrait se voir étendu sur les quartiers sud de Belfort… Pourtant, Yves Ackermann, que j’ai questionné à ce sujet, me dit qu’il n’a encore remis aucun projet de ce type à Monsieur le Préfet, et que son choix n’est pas encore fait. D’où l’intérêt de la transparence, et d’un vrai débat public.
Jeudi soir au conseil municipal, le pugilat entre Proust et Butzbach a duré presque une demi-heure. Bref, de la politicaillerie du plus mauvais effet, écœurante, qui ne peut qu’éloigner encore plus les gens de la politique. Et avec un maire, pourtant à la tête de la 2e ville de Franche-Comté, se comportant plus comme un chef de bande que comme un élu responsable,.
Je suis intervenu pour appeler au consensus, et dire que la transparence ne me faisait pas peur. Je me suis engagé à présenter moi-même publiquement la proposition de redécoupage cantonal que je donnerai en main propre dans quelques jours à Monsieur le Préfet. J’aimerais que tous les élus en fassent autant, et que les décisions ne se prennent pas en catimini dans des bureaux feutrés, loin de la population de Belfort, dans le cadre d’un « tripatouillage » destiné à avantager certains, et à en désavantager d’autres…
Je ne suis pas un ami de Christian Proust. Et mon récent refus de participer à un débat bilatéral organisé par lui-même le prouve (Lire mon billet sur ce sujet). Je suis un homme libre. J’ai pratiqué M. Proust pendant quelques années au Conseil général : et l’entendre aujourd’hui parler de démocratie et de transparence donne de quoi s’étouffer !!! Mais sur le fond, il a raison, et sa motion sonne juste : ce sujet doit être mis sur la place publique, comme un autre. C’est pourquoi nous avons voté sa motion.
Plutôt que de sagement prendre du recul, le maire de Belfort s’est inutilement exposé : il est monté au front pour appeler à voter contre cette motion. Et il s’est pris une salve bien nourrie… Seules 18 personnes (sur un conseil de 45) ont suivi sa consigne en votant contre. Et – oh surprise – 19 personnes ont voté pour : les 11 de l’opposition municipale + le MRC de Christian Proust + le parti communiste. La motion a donc été adoptée par le conseil municipal : le maire est sommé d’organiser la transparence sur le redécoupage cantonal de Belfort ! Un beau camouflet qui mine plus encore son autorité.
Cette motion laissera immanquablement des traces. Pour l’opposition municipale, cela doit servir de leçon d’union : « Ne donnons pas ce spectacle l’année prochaine », ai-je dit à tous mes collègues de l’actuelle opposition.
Le mot "écoquartier" est le nouveau mot à la mode pour faire passer la pilule de l'urbanisation effrénée que subit les communes à la périphérie des villes centres, et même au-delà, dans le Territoire de Belfort et ailleurs en France. La plupart du temps ces éco-quartiers n'ont d'éco(logie) que le nom, ce sont des quartiers classiques avec quelques prescriptions environnementales en plus : panneaux solaires, nombre d'arbres plus important, éclairage public basse consommation etc... Maintenant peu importe pour les promoteurs de ces éco-quartiers que cela se fasse sur des terrains naturels d’intérêt du point de vue faunistique ou floristique, sur des zones humides (voire inondables) ou même sur des terres agricoles qui se raréfient en France, pour eux le mot écologie égale économie verte mais n'a rien à voir avec la Nature. Les éco-quartiers doivent se faire au coeur des villes dans des zones anciennement urbanisées ou des friches industrielles, là où on peut ainsi re-naturer la ville et non pas dé-naturer la campagne.
Quant aux (faux) écologistes politiques, on les voit rarement dans les associations de protection de la nature, et pour cause, la protection de la nature ne les intéressent pas !
Rédigé par : Philippe | 29 juin 2013 à 17:37
Monsieur Grudler
Pouvez vous m'indiquer quelle est la signification du redécoupage cantonal notamment pour "le canton de Danjoutin par exemple pourrait se voir étendu sur les quartiers sud de Belfort… " ?
Quel serait l'intérêt du maire de Danjoutin ?
L'urbanisation forcée "nécessaire" selon le maire de Danjoutin me fait considérer tous ces tripatouillages politiques très suspects.
Un ecoquartier de 18 ha est programmé sur des espaces verts et privés.
Ce maire faussement écologiste n'a rien à faire des espaces verts.
Le village de Danjoutin n'a pas besoin d'être sururbanisé pour être mangé par la ville de Belfort.
Rédigé par : La grande Combe | 28 juin 2013 à 16:47