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Commentaires

Philippe

Pour ceux qui ne l'ont pas appris par ailleurs, ces tableaux n'ont pas été acquis par la Mairie, leurs prix de vente se sont avérés trop chers pour la Municipalité : plus de 1200 euros chacun. Un collectionneur d'objets relatifs à Belfort les a achetés. On peut espérer un jour que ce collectionneur ferra don d'une partie ou de toute sa collection à Belfort, ou que tous ces objets fassent leurs apparition lors d'une vente aux enchères suite à une succession.

En passant un petit hors sujet, je viens de voir que la bibliothèque nationale vient de mettre récemment en ligne un ouvrage numérisé concernant les projets de fortifications et autres édifices de Belfort entre 1600 et 1800. Je ne sais pas si la ville possèdent ces plans ou en connaissait l'existence : "Manuscrits alsaciens. « Génie. Direction de Strasbourg. Différens dessins relatifs à l'instruction. » I-V. V. « Différens dessins relatifs aux fortifications de Neuf-Brisach et de Belfort »" http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10224747n/f1.item

Philippe Bussière-Meyer

De l'image au son, sans rapport direct avec les tableaux qui méritent sans aucun doute de rejoindre les collections municipales

C’est à titre personnel que je prends l’initiative de donner aux candidats têtes de listes aux élections municipales de l’année prochaine mon point de vue sur la politique musicale menée et à mener à Belfort. Et spécialement sur ce site très bien fait à M. Christophe Grudler.

Je suis professeur au conservatoire depuis 1991 et me suis toujours beaucoup investi pour la diffusion musicale dans la ville, convaincu de l’importance de la place de la musique vivante dans la cité. Président de l’Ensemble Instrumental de Belfort au milieu des années 90, association récemment dissoute qui organisait l’orchestre de Belfort, formé pour l’essentiel de professeurs du conservatoire, j’avais initié, avec d’autres, des productions et co-productions (Vie Parisienne d’Offenbach, Messe en si de Bach, Concert à l’Atria au profit des Restos du Cœur) qui s’étaient pour certaines exportées aussi à Paris, et qui, à Belfort, avaient drainé un public élargi vers un art qui n’est pas qu’une simple esthétique, mais plutôt un langage sans mots qui, si l’on se donne la peine de l’apporter à tous, émeut, élève, divertit et apprend. Le concert « classique », outre le modèle social mais aussi technique qu’il représente, c’est souvent aussi, pour peu que l’on s’y laisse aller, la grâce d’un temps arrêté, absolument nécessaire aux êtres malmenés par une société déboussolée, aux prises aux désordres sociaux, économiques et éthiques qui s’observent jour après jour. Co-programmateur pendant neuf ans des concerts « Musique à la Chambre » soutenus par l’ancien directeur général de la CCI, j’ai pu mesurer que dans tous les milieux l’art musical apportait plus que le seul divertissement. Fondateur en 2010, avec d’autres musiciens et des mélomanes belfortains de l’association « La Saison des Musiciens », j’ai observé là encore une soif de musique de chambre qui ne se dément pas. Je passe sur l’action de fond entreprise avec mon épouse en Haute-Saône depuis 15 ans par le biais du festival « Les Musicales de Clairegoutte et du Rahin & Chérimont ».

Alors, me dira-t-on pourquoi cette tribune ? La diffusion musicale n’est-elle pas satisfaisante à Belfort ?

En vérité, elle l’est plus ou moins.

Localement, il y a nombre de talents, des interprètes de haut niveau existent au sein du corps professoral du conservatoire et au delà. Disposent-ils du soutien nécessaire à leur expression ? Des outils pour se faire entendre dans de bonnes conditions ? Ma réponse aujourd’hui est non.

Au moment où un nouvel équipement se construit au fort Hatry, où le FIMU poursuit son aventure avec ses ensembles amateurs, souvent très bons, les musiciens professionnels de Belfort n’ont que très peu d’occasion de jouer pour les autres et avec les autres, et, la plupart du temps, cela s’effectue dans des conditions socialement dégradantes : entier bénévolat et publicité indigente. Les collectivités publiques, ville, cab, conseil général qui investissent des budgets conséquents pour les missions pédagogiques du conservatoire ou pour le milieu amateur – qui le mérite souvent – ne semblent pas prendre la mesure de la nécessaire exemplarité qu’il y a à donner un accès à la scène aux professeurs, et par là même de renforcer leur légitimité pédagogique par une légitimité artistique aux yeux de leurs élèves, de leurs familles, et même de leurs concitoyens. Car il n’y a pas de bon théoricien sans pratique, et l’équilibre entre l’enseignement et la scène est indispensable à tout bon musicien qui enseigne.

Une ville comme Belfort, deuxième de Franche Comté par la taille, se devrait de posséder, outre une saison de musique de chambre, un ensemble classique, orchestre non permanent (au sens social) mais de niveau professionnel, régulièrement présent, qui soit de nature à combler les attentes du public local, mais aussi de pouvoir rayonner pour l’image de Belfort, vers les villes jumelées ou ailleurs.

C’est un enjeu culturel, c’est aussi un enjeu en termes d’image. Trop de mélomanes belfortains vont chercher satisfaction à Mulhouse ou ailleurs, trop d’élèves du conservatoire ne trouvent pas, sur place, le spectacle vivant des œuvres qu’ils travaillent par ailleurs dans leurs salles de cours.

C’est aussi un enjeu financier bien sûr, qu’il faut un certain courage politique à porter dans les temps de disette actuels. Mais ce n’est pas un effort irréalisable ni déraisonnable. L’argent public, bien utilisé, abondé de mécénat privé, d’entreprises, de commerces et de particuliers, pourrait faire naître et vivre une structure orchestrale de 16 à 40 musiciens se produisant six à huit fois par an, ainsi qu’une saison de musique de chambre proposant 8 programmes annuels. J’évalue à la louche, qu’avec un doublement de ce qui était versé jusqu’en 2012 à l’Ensemble Instrumental de Belfort (environ 60 000 euros) et avec environ 40 000 euros annuels de dotation d’une saison de musique de chambre, on peut proposer aux belfortains une programmation diversifiée et de qualité, intégrant des collaborations extérieures, des créations de compositeurs et des actions de sensibilisation et d’éveil aux enfants, élèves, étudiants qui sur place n’ont actuellement que peu d’accès aux répertoires de la musique dite « savante ».

Les montants indiqués peuvent paraître importants (ils intègrent néanmoins les charges sociales obligatoires), mais ils sont une goutte d’eau en comparaison des budgets actuels de fonctionnement du conservatoire et de ses sites périphériques. L’objet de la présente contribution n’étant pas d’aborder directement le fonctionnement du conservatoire, je ne m’étendrais pas plus avant sur cette question, mais des économies substantielles pourraient être envisagées dans cette gestion, sans préjudice de qualité ni de bon fonctionnement, bien au contraire.

Les structures artistiques consacrées à la diffusion, évoquées plus haut, pourraient être liées au conservatoire techniquement (lieux de répétitions et de concerts, logistique technique et administrative) mais devraient pouvoir bénéficier d’une forme de gestion collégiale, sous forme de comités artistiques, élus et non désignés, formés de musiciens souhaitant s’investir dans la vie culturelle locale. L’association « La Saison des Musiciens » est évidemment une préfiguration toute trouvée pour la diffusion de la musique de chambre, la reconstitution de l’Ensemble Instrumental de Belfort sous la forme associative permettrait que soit assurée une mission orchestrale régulière, associant le cas échéant certains élèves particulièrement avancés du conservatoire. La voie plus ou moins envisagée actuellement (mais non actée par les élus) semble a contrario être celle d’une régie municipale directe. Si une telle organisation présente l’intérêt de dispenser les acteurs de toute tâche associative, elle charge en revanche la collectivité (ville ou cab, on ne le sait pas) d’une responsabilité juridique importante, avec les rigidités liées à la gestion directe et peut aussi entraîner un fonctionnement autour d’un seul, trop éloigné de l’idéal artistique d’un collectif artistique, fusse t-il difficile à faire vivre, et il l’est toujours.



Philippe

Monsieur Grudler,

Si c'est vous qui proposez à la Mairie de Belfort de se porter acquéreur de ces tableaux, vous risquez par réaction épidermique de voir cette proposition refusée. Bien sur vous pourrez à juste titre utiliser ce refus comme un preuve que la Municipalité actuelle porte peu d'intérêt à l'histoire de Belfort. Maintenant l'intérêt pour Belfort est que ces tableaux soient achetées. La somme n'étant pas excessive vous devriez faire appel à vos soutiens proches ou faire un appel aux dons afin d'acquérir ces tableaux. Vous pourrez ensuite les faire offrir solennellement à la prochaine municipalité (la votre bien sur :) )

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