Ce lundi 10 février à 19 h, la Librairie Chapitre de Belfort a fermé définitivement ses portes (un article spécifique vous racontera bientôt ce moment douloureux pour le personnel et les Belfortains). C’est la fin d’une belle aventure née dans les années 1880. Car la Librairie Chapitre était la plus ancienne de Belfort. En voici un bref historique, et des photos anciennes (avec tous mes remerciements pour leur aide iconographique à Bernard Frezé et Patrick Sol, collectionneurs belfortains).
Les annuaires des entreprises et commerces pour le Territoire de Belfort mentionnent pour la première la « Librairie JB Schmitt » en 1883 : elle se trouvait alors au 40 faubourg de France à Belfort. Cette entreprise semble avoir été fondée en 1880.
C’est seulement en 1886 qu’elle apparait à son adresse définitive : 25 faubourg de France. Là, la librairie restera pendant près de 140 ans, jusqu’en février 2014.
Jean-Baptiste Schmitt ouvre la Librairie, adossée à son imprimerie, qui se trouvait dans la Cour arrière (accès par le porche menant actuellement au restaurant Les Abeilles). Il est à l’image de ses entrepreneurs du XIXe siècle : à la fois libraire, éditeur et imprimeur, il produit des ouvrages, reproduit des photos et les écoule dans son magasin. A la Vieille-Ville, la Librairie Pelot (rue de la Porte de France puis Fourneau) fonctionnera sur le même principe.
Jean-Baptiste Schmitt négocie notamment avec Bartholdi et obtient le droit exclusif de commercialiser des souvenirs de Belfort : reproductions en bronze, et bronze imitation, du Lion de Belfort, de la Tour de la Miotte, de la Statue Quand Même de la place d’Armes. Au début des années 1900, il installe un énorme Lion au dessus de la porte d’entrée de sa Librairie surtitrée « Au Lion de Belfort ».
Retiré à la fin des années 1920, ce superbe Lion en imitation bronze pourrait être celui qui se trouve aujourd’hui…dans ma permanence électorale, 79 avenue Jean-Jaurès à Belfort. Nous sommes en train de faire des recherches à ce sujet.
La période florissante de la Librairie Schmitt de Belfort s’achève au début des années 1920 : l’Alsace redevenue française, les souvenirs patriotiques de Belfort, les cocardes tricolores et les livres spécifiques à cette cause se vendent moins. Marcel Schmitt, fils de Jean-Baptiste Schmitt, cède sa librairie à Fernand Koël, dont le nom apparaît pour la première fois dans l’annuaire de 1927.
La famille Koël va réussir à redonner un nouveau souffle à la Librairie Schmitt : elle en fera une véritable institution belfortaine du Faubourg de France. Tout le monde va acheter ses livres chez Koël, notamment les fournitures scolaires qui sont sa spécialité.
Même lorsqu’Alsatia-Forum reprend la librairie, elle conserve jusque dans les années 1990 le nom « Koël », tant sa renommée est forte. Au milieu des années 2000, elle devient « librairie Chapitre »…jusqu’à sa fermeture en février 2014.
Le beau livre de l’Histoire de cette librairie se referme. Une page se tourne dans l’histoire commerciale de Belfort, dans un faubourg de France qui doit chercher vite un supplément d’âme et de chaleur humaine, à l’image de ce que savaient si bien le faire les salariés de Chapitre
Merci pour ces intéressantes informations M. Lambert. Si vous avez vous aussi des documents de familles (textes ou photos) n'hésitez pas à me le faire savoir. Cordialement.
Rédigé par : Christophe GRUDLER | 04 janvier 2019 à 12:33
C'est dommage que la renommée de la famille soit souillée par les actes criminels de leur fils interné à Rouffach.
Rédigé par : Bridel | 10 décembre 2018 à 13:45
Bonjour, très intéréssé par le sujet, étant donné que ma tante Marie Blanche VERDIER s'est mariée en 1921 à Marcel SCHMITT, lui est décédé avant elle lui en 1926 elle en 1948 , il y a eu ensuite Luc VERDIER notre cousin qui en a hérité de l'imprimerie, et qui je crois est décédé, de lui nous n'avons ma soeur (mon frère est + en 2012) aucune nouvelle depuis 1984,nous sommes allés à Belfort en 1971 en fin de voyage en Allemagne (fait mon service militaire de aout 1959 à novembre 1961 en allemagne) ou j'ai voulu en 1971 faire voir à ma femme le lieu de mon service, à Mengen en forêt Noire, (magnifique) et nous étions passé à Belfort ma mère est née à Danjoutin en 1901 mon grand père etait typographe et son travail l'avait amené dans cette ville, un de mes oncle a demeuré à Bavilliers jusqu'en 1955 il est ensuite descendu sur les alpes maritimes ,
je vous remercie pour ces photos
cordialement Jean Luc LAMBERT dans le var,
Rédigé par : LAMBERT jean luc | 11 septembre 2014 à 09:42