Dimanche, en tant qu'historien, j'organise avec l'UNADIF (Union des déportés) et d'anciens pompiers du corps de Belfort, dont Patrice Pruniaux, historien du corps des sp de Belfort, une cérémonie exceptionnelle devant le Fort blanc, dans les fossés du Château de Belfort.
Là, il y a 70 ans, en octobre 1944, le caporal-infirmier des pompiers belfortains Georges Blind souriait face à un peloton d'exécution allemand. Ce simulacre d'exécution était un horrible supplice destiné à le faire craquer, à donner ses camarades de réseau...ce qui a échoué comme l'atteste le sourire. Georges Blind devait mourir 3 mois plus tard dans un camp de concentration près d'Auschwitz. Mais la photo dite du Fusillé souriant allait faire le tour du monde, illustrant manuels scolaires et livres d'Histoire !
En 1984 dans les journaux, puis en 1996 et 2002 dans des livres, j'ai identifié le site de la photographie (les fossés du château de Belfort, alors que des historiens pensaient qu'il s'agissait du front russe) et j'ai trouvé le nom du Fusillé souriant qui, jusque-là, était inconnu.
Le Fusillé Souriant reste d'actualité : dans quelques jours, un nouveau livre de Pierre Bellemare consacrera plusieurs pages à mes recherches, et à ce beau symbole de Résistance.
La cérémonie de dimanche est organisée pour marquer les 70 ans de la prise de la photo, et au-delà pour marquer le souvenir des trois sapeurs-pompiers résistants du corps de Belfort morts fusillés ou en déportation.
En présence du drapeau historique des pompiers du corps de Belfort (l'un des rares de France à être décoré de la Résistance), une passation de mémoire se déroulera entre les familles des trois victimes, et de jeunes sapeurs-pompiers. La propre fille d'Aloïs Martin, 88 ans, remettra la photo de son père à un jeune sapeur-pompier, la famille de Henri Deshaie, venue spécialement de Suisse, et celle de Georges Blind, le "fusillé souriant", transmettront également le souvenir, à charge de l'entretenir pour les jeunes générations.
Le caporal Aloïs Martin a été fusillé en 1944 à Besançon, le caporal-infirmier Georges Blind et le lieutenant Henri Deshaies sont morts en déportation en 1944 et 1945.
Cérémonie dimanche 26 octobre à 11 h, devant le Fort blanc, dans le 4ème fossé du Château de Belfort. Rendez-vous à 10 h 30 devant le char du lieutenant Martin pour s'y rendre (accès arrière du château de Belfort).
Nous comptons sur vous pour participer à cet important travail de mémoire, à l'heure du 70e anniversaire de la Libération de la France.
Mon reportage photo sur cet événement :
https://commons.wikimedia.org/wiki/70_ans_de_la_photo_du_Fusill%C3%A9_Souriant,_Belfort,_26_Oct_2014
Rédigé par : Thomas B. | 27 octobre 2014 à 20:00
Le reportage d'aujourd'hui sur France3 :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/2014/10/26/belfort-rend-hommage-au-fusille-souriant-578686.html
Rédigé par : Thomas B. | 26 octobre 2014 à 19:04
Mon cher Christophe,
Tu écris: " En présence du drapeau historique des pompiers du corps de Belfort (l'un des rares de France à être décoré de la Résistance).."
En fait il est le seul emblème de Sapeurs Pompiers, (civil ou militaire), a être décoré de la Médaille de la Résistance et à porter l'insigne Rhin et Danube.
Pour connaitre son histoire c'est ici: http://pompiersbelfort.canalblog.com/archives/2009/02/24/12683249.html
Amicalement, Patrice.
Rédigé par : Patrice Pruniaux | 24 octobre 2014 à 14:15