A l'occasion de la Journée de la Femme, ce 8 Mars, et dans le cadre du Centenaire de la Grande Guerre, je souhaite « que l'on reconnaisse davantage le rôle des femmes dans la Guerre 1914-18 ». Je demande notamment au Ministère des Anciens Combattants de reconnaître quatre femmes de Belfort comme « Mortes pour la France ».
Un inventaire complet des femmes victimes de la guerre reste à établir sur toute la France.
Cent ans après la guerre de 1914-18, il est temps de reconnaître le sacrifice des femmes. Elles sont depuis trop longtemps victimes du fait de ne pas avoir été dans les unités combattantes, à quelques exceptions. Leur participation à la guerre a consisté à aider les blessés sur le front et dans les hôpitaux, à participer à l'intendance (nourriture, habillement, etc.) et aussi à travailler dans les usines d'armement à la place des hommes partis au front.
Il y a eu aussi une profonde injustice après guerre, lorsqu'il a fallu établir la liste des Morts pour la France. Bien souvent le cas des femmes, non assimilées à de vrais militaires, a été laissé de côté. Lors de l'établissement du Livre d'Or des victimes de la guerre à Belfort en 1926, la commission a laissé en suspens le cas de deux infirmières, qui n'ont jamais été intégrées dans la liste officielle des victimes. Sur 1100 victimes, seulement une femme a été retenue !
Pour réparer cette injustice, j'ai écrit au Ministère des Anciens Combattants, demandant à ce que quatre femmes puissent être intégrées sur le Livre d'Or numérique des « Morts pour la France » que constitue la base de données ministérielle « Mémoire des Hommes ».
Avec Bernard Cuquemelle, qui travaille avec moi sur un ouvrage rendant hommage à toutes ces victimes, nous avons identifié quatre personnes qui doivent être reconnues comme telles.
- Pauline Seiler, 21 ans, infirmière militaire bénévole à l'hôpital de Rethenans (avenue d'Altkirch à Belfort), victime de fièvre typhoïde contractée en service à l'ambulance de Dannemarie, décédée le 24 février 1915 à Belfort.
- Lucienne Tacquard, 27 ans, infirmière volontaire à l'hôpital Sainte-Marie Belfort, décédée de maladie contractée en service, le 1er Mai 1916.
- Louise Jusselme, 36 ans, infirmière militaire volontaire à l'ambulance de Bellemagny (Haut-Rhin), décédée de maladie le 14 Juin 1917 à Belfort.
- Catherine Baumann, 46 ans, cantinière militaire, victime d'un bombardement aérien dans la cour de la caserne Vauban à Belfort (actuel Conseil général du Territoire de Belfort), et décédée 3 mois après, des suites de ses blessures, le 14 Juillet 1916 à Belfort.
J'ai déjà reçu une réponse d'attente du Ministère, qui instruit notre demande. Reconnaître ces quatre personnes comme « Mortes pour la France » sur une base de données nationale, serait une mesure de justice, et une première reconnaissance de l’implication des femmes dans la Grande Guerre. Mais un inventaire complet reste à établir au niveau national.
Carte représentant une infirmière secourant un blessé. (Collection Grudler)
Un document rarissime : une infirmière secourant un blessé de guerre à l'hôpital de Belfort (Collection Grudler)
Si besoin, je tiens à votre disposition d'autres belles cartes représentant les femmes infirmières ou soldats pendant la Première guerre mondiale
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