Face à une baisse de commandes, Alstom transport avait un site de production de trop, entre Belfort et Reichshoffen.
Au début de l’année 2016, c’était l’usine Alstom de Reichshoffen (Bas-Rhin) qui devait fermer ses portes ; six mois plus tard, c’est celle de Belfort qui a été sacrifiée par la direction générale du groupe Alstom Transports… Que s’est-il passé entre les deux ?
Tout simplement une mobilisation générale des élus alsaciens, qui ont fait du lobbying auprès de la direction générale d’Alstom Transport, remplissant ainsi leur mission. Et cela, pendant que nos élus belfortains, eux, ne bougeaient pas, se contentant des promesses d’Emmanuel Macron, et croisant les droits pour que les commandes reprennent…
L’usine Alstom de Reichshoffen a été calibrée pour assurer la fabrication des trains régionaux Régiolis. Son chiffre d’affaires est réalisé à 90% par des commandes publiques françaises. Or, la SNCF a fortement réduit ses commandes. D’où des menaces sur la survie même de l’usine de Reichshoffen, menacée de fermeture en 2018.
Il y a alors eu une formidable mobilisation des élus (maires, conseillers départementaux, parlementaires, président de la Région…) : interventions multiples auprès du gouvernement et des dirigeants du groupe industriel, groupes de soutien sur Facebook, pétitions, mobilisation dans la presse, vote de motions de soutien à Alstom-Reichshoffen dans la plupart des communes voisines…
Pendant ce temps-là, à Belfort, on regarde passer les trains. Nos « grands élus » ne font rien, hormis un petit communiqué de temps en temps, pour râler quand des marchés échappent à Alstom… En fait, ils se contentent d’écouter la promesse d’Emmanuel Macron : lors de son passage, le ministre de l’Economie a assuré que le site Alstom Belfort ne fermerait pas… Alors que le risque de fermeture était réel depuis la vente partielle à GE en 2014.
Et un beau jour de septembre 2016, tout le monde tombe de l’armoire, et se demande pourquoi Belfort ferme.
Chacun pousse alors des cris effarouchés, dénonçant, ne comprenant pas, demandant des rendez-vous… Mais pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?
Henri Poupon-Lafarge a été nommé président-directeur général d’Alstom Transports en février 2016 : quel « grand élu » belfortain est allé le rencontrer, pour se présenter, pour présenter le site historique du groupe à Belfort, et pour lui proposer des investissements sur place… ? En un mot, pour contribuer à pérenniser le site ? Personne.
Mais tout n’est peut-être pas perdu : le maire de Belfort va faire la connaissance du p-dg d’Alstom Transport mardi prochain, lors d’un entretien en tête à tête au siège de la société à Paris!!!! Mieux vaut tard que jamais, mais que de temps perdu ! Quel gâchis !!
Le temps est maintenant à la mobilisation générale, pour empêcher ce qui peut encore l’être, et redonner un peu d’espoir aux salariés et aux Belfortains.
Mais, pour cela, il est nécessaire que nos « grands élus » changent d’attitude : ils doivent se mobiliser, en faisant preuve d’ouverture, sans essayer de tirer la couverture à eux, en travaillant avec tous les syndicats, tous les partis politiques, tout le monde économique, et tous les habitants de Belfort et de l’aire urbaine.
C’est ainsi – et seulement ainsi – que les élus alsaciens ont pu empêcher le pire pour Reichshoffen.
C’est ainsi – et seulement ainsi – que Belfort pourra empêcher demain le pire. »
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