Comme le veut la tradition républicaine, et peut-être l'obligation légale, les préfets viennent chaque année présenter devant l'assemblée plénière des Conseils départementaux le "rapport annuel des services de l'Etat dans le département".
Cette année, Florian Bouquet, le très compétent président du Conseil départemental du Territoire de Belfort, a décidé d'innover : il a refusé d'inviter le préfet à une séance plénière, mais il l'a invité à un petit huis clos avec les seuls élus de la majorité départementale !!!! Et tout cela sans prévenir le préfet.
Fidèle à la tradition républicaine, le représentant de l'Etat a souhaité prolonger la réunion par un déjeuner en préfecture, avec tous les élus départementaux, puisque ceux-ci étaient censés participer à la réunion de travail du matin.
Tous les élus d'opposition se sont donc retrouvés seuls à midi en préfecture, car la réunion au Conseil départemental a duré jusqu'à 13 h. A l'unanimité, les élus d'opposition ont décidé de ne pas participer au repas, afin de dénoncer les méthodes de Florian Bouquet. Ils se sont bien sûr excusés auprès de Monsieur le préfet.
A 12 h 20, après avoir été interpellé par la préfecture, que nous avions saisi, M. Bouquet a fait envoyer un mail à tous les élus départementaux expliquant qu'il y avait eu "un quiproquo entre le cabinet du Préfet et celui du Conseil départemental".
Quel quiproquo ? Depuis quand les préfets sont chargés de convoquer une réunion du Conseil départemental ?
M. Bouquet le sait parfaitement puisque, depuis son élection comme conseiller général en 2008, il a participé à ces mêmes réunions, à l'invitation de la précédente majorité départementale...
Pour nous, ce n'est pas une "erreur" : c'est une volonté délibérée de mettre à l'écart les élus qui dérangent, comme d'autres épisodes nous le prouvent.
La semaine dernière, M. Bouquet s'est fait voter à une courte majorité (9 contre 8, Udi et Républicains pour, Modem et groupe Union républicaine contre) la prise en charge de ses frais d'avocats par le contribuable, afin de régler ses comptes politiques en attaquant en justice des membres de son opposition, qui ne font que leur travail.
Quel triste spectacle ! Avec à l'arrivée la prise en otage du préfet, premier représentant de l'Etat dans le département, qui se retrouve malgré lui au milieu de règlements de compte politiques.
Il est temps que l'intelligence triomphe, dans l'intérêt du Territoire de Belfort et de ses habitants.
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