Stellantis a annoncé vouloir « déployer la technologie et l’expertise software d’Amazon » dans ses véhicules, « améliorer l’expérience globale de nos clients, grâce à l’intelligence artificielle et au cloud computing » d’Amazon, ou encore intégrer la commande vocale d’Amazon « Alexa » pour interagir avec le véhicule.
Très bien, mais que va-t-il rester à Stellantis, si une grande partie du logiciel et des données seront exploitées par Amazon, géant du numérique toujours plus assoiffé de données ?
Il ne restera plus qu’une petite partie de la valeur ajoutée, celle du véhicule physique, qui va avoir tendance à diminuer avec le temps, le logiciel et les données prenant toujours plus d’importance.
Ainsi, Stellantis risque de devenir presque un sous-traitant d’Amazon, ce dernier récoltant toujours plus de précieuses données sur les utilisateurs, notamment européens, avec un transfert aux États-Unis.
À ce propos, la FIA et l’Automobile Club Association ont récemment publié une étude, qui rappelle que 85% des consommateurs pensent n’avoir aucun contrôle sur les données de leurs véhicules.
À la vue de tous ces éléments, je souhaite que les dirigeants de Stellantis donnent plus de détail sur le contenu exact de ce partenariat. En particulier :
- Les données des véhicules resteront-elles chez Stellantis, ou seront-elles systématiquement partagées avec Amazon ?
- Quelles garanties pour la protection de la vie privée des utilisateurs européens, et de leurs données ?
- Stellantis a-t-il une vision stratégique pour développer ses propres logiciels et le traitement des données, mais aussi pour que les données des Européens soient bien stockées en Europe ?
Si les constructeurs européens ratent cette nouvelle vague du numérique, celle du développement des données dans l’industrie, alors c’est notre souveraineté européenne qui en pâtira, tout comme nos emplois.
Commentaires