Ma lettre aux Radicaux de gauche

Voici ma lettre de réponse à Christian Leblanc, président départemental des Radicaux de gauche, qui me proposait, dans une lettre du 5 mai, une rencontre pour parler de l'avenir:

"Monsieur le Président, cher ami,

J'ai bien reçu votre courrier du 5 mai 2011, et je vous en remercie. J'en ai analysé le contenu avec la plus grande attention.

Localement, je prône - vous le savez bien - un large rassemblement de ceux qui veulent un nouvel avenir pour Belfort et le Territoire. Et je pense que votre parti et le Mouvement Démocrate ont un rôle éminent à jouer dans ce cadre-là, puisse qu'ils se trouvent à l'articulation des vieux "camps", traditionnels, historiques, et dépassés, qui constituent encore pour peu de temps le paysage politique.

Je réponds bien volontiers à votre proposition de rencontre. Je suis très attaché au dialogue, sans préalable, avec les gens de bonne volonté et de conviction qui souhaitent construire des ponts entre les hommes dans l'intérêt de la population. D'autres préfèrent monter des murs pour défendre leurs prés carrés, en se coupant de la réalité et des gens: ni vous, ni moi ne partageons cet état d'esprit. Nous avons pu récemment partager une même vision sur la gestion politique calamiteuse de responsables d'exécutifs locaux, et le peu de considération qu'ils portent à ceux qui ne sont pas de leurs partis.

Nationalement, il est clair que beaucoup d'orientations de Nicolas Sarkozy ne me conviennent pas, et suscitent même une profonde révolte en moi. Vous connaissez ma proximité avec François Bayrou, le président du Moouvement Démocrate: il ne ménage pas ses efforts pour dire ce qu'il pense sur ce sujet, comme sur d'autres. Le succès de librairie de son livre "Abus de pouvoir" prouve qu'il est en phase avec les Français sur cette analyse, partagée également par une partie de l'électorat UMP !!! Vous savez également que François Bayrou prépare la présidentielle, et qu'il souhaite mener ce combat en toute indépendance.

Vous comprendrez que je ne pourrai pas prendre, aujourd'hui, une position départementale différente par rapport aux grand enjeux nationaux. Je revendique donc, moi aussi, pour le Mouvement Démocrate du Territoire de Belfort, une indépendance qui empêche la réalisation d'un accord politique local sur ces grands enjeux nationaux de 2012;

Il est clair que nous avons une convergence de vue sur plusieurs sujets nationaux: soutien aux gens qui luttent pour la démocratie dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen, soutien à ceux qui se battent pour plus d'éthique en politique... Je crois que c'est comme cela, autour de thématiques ciblées, que nous pourrons - dans un premier temps - avancer ensemble.

Mais je pense que la meilleure échelle pour une réflexion commune, c'est l'action politique locale. Car c'est bien localement que nous pourrons - de préférence après les échéances nationales - construire quelque chose de fort, autour d'un programme politique local en faveur de Belfort et des Belfortains.

Plus nous serons nombreux à réfléchir à un projet municipal alternatif, en venant d'horizons politiques différents, plus nous aurons de possibilité de mettre en place une alternance durable, cohérente et crédible à partir de 2014.

Je souhaite pleinement vous associer à cette réflexion, qui dépasse les clivages traditionnels pour travailler dans l'unique intérêt des Belfortains en s'appuyant sur de réelles compétences humaines et techniques.

Il ne s'agira pas de faire gagner "la droite", "la gauche" ou "le centre", il s'agira de faire gagner - ensemble - Belfort et les Belfortains.

Et je souhaite que le Parti radical de gauche, parti progressiste, humaniste et d'ouverture, ait toute sa place, et toute la reconnaissance pour son travail, dans le cadre de cette nouvelle donne.

Dans l'attente, je vous adresse, Monsieur le Président, cher ami, mes salutations républicaines les plus cordiales."