CHRISTOPHE GRUDLER

Place Arafat à côté de la place Rabin : Etienne Butzbach lance une polémique inutile

Etienne Butzbach a décidé de baptiser une place Arafat, juste à côté de la place Rabin à Belfort. Et, pourquoi pas, construire un mur entre les deux ?

C’est une provocation inutile de la part du maire de Belfort. Au lieu de rassembler les Belfortains, il créé de la polémique en les dressant les uns contre les autres. C’est indigne d’un maire, dont la mission devrait être de favoriser le vivre ensemble. C’est de plus une diversion clientéliste qui cherche à masquer l’incapacité du maire à traiter les vrais problèmes des Belfortains.

Je rappelle que je suis, de longue date, favorable au rapprochement entre les peuples au Proche-Orient. Quand les Palestiniens souffrent, je souffre avec eux. Quand les Israéliens souffrent, je souffre également avec eux. Nous avons à Belfort des représentants des deux communautés. Nous devons veiller à ce que nos décisions municipales ne blessent personne.

S’il y a une place Rabin à Belfort, voulue par Jean-Pierre Chevènement, ce n’est pas parce que M. Rabin a obtenu le Prix Nobel de la Paix, mais parce qu’il a été assassiné pour ses efforts de paix par un extrémiste israélien. Ce n’était donc pas dans le but de marquer la victoire d’un camp sur un autre.

Le maire de Belfort fait une nouvelle fois l’étalage de son talent de politicien de haut-rang en décidant autoritairement de créer une place Yasser Arafat, en total irrespect des usages municipaux. C’est en effet une commission extra-municipale des noms de rues qui doit d’abord donner un avis consultatif. Celle-ci ne s’est pas réunie depuis cinq ans ! C’est ensuite au conseil municipal de Belfort de délibérer sur la question, autour d’un vrai débat. Or, jamais cette question n’a été portée à l’ordre du jour du conseil.

Alors que l’activité commerciale à Belfort ne va pas bien, que les entreprises ont des difficultés, que le chômage dans notre Territoire atteint un niveau malheureusement record, que les Belfortains en ont marre des embouteillages provoqués par les pharaoniques travaux d’Optymo et de la place d’Armes, Etienne Butzbach prend des initiatives en total décalage avec les préoccupations des gens. C’est sa technique pour faire diversion afin de masquer ses graves lacunes. Plutôt que de s’attacher à régler les vrais problèmes, il préfère en créer d’autres.

Pour l’avenir, je souhaite clairement que Belfort entretienne des relations équilibrées au Proche-Orient. Je suis favorable au fait que la Cité du Lion se jumelle officiellement avec une ville palestinienne (pourquoi pas avec Hébron puisque des contacts importants ont déjà été pris avec cette ville chargée d’Histoire et de souffrances), mais je souhaite que Belfort se jumelle en même temps avec une ville israélienne, comme Afoula. Des liens d’amitié importants ont été noués avec cette ville, à l’initiative de la communauté israélite de Belfort : le jumelage en sera d’autant facilité. Nous pourrons ainsi apporter une petite pierre à la construction de la paix et de la fraternité au Proche-Orient, en permettant en même temps de favoriser le Vivre Ensemble à Belfort.

Faut-il placer l'UDAF sous tutelle ?

L'UDAF du Territoire de Belfort organise son assemblée générale mardi 28 mai sur fond de crise.

Depuis que j'ai tiré la sonnette d'alarme sur le fonctionnement chaotique de cette structure publique (lire article), la situation n'a pas cessé de se détériorer. Je pose donc aujourd'hui la question: faut-il placer l'UDAF du Territoire sous tutelle ? 

La commission de contrôle, mise en place en interne, a permis de prouver qu'il y avait bien fraude à la déclaration du nombre d'adhérents par l'AFL Belfort et Territoire de Belfort (qui composent le CDAFAL). Cette "technique" a permis à cette confédération de garder artificiellement le pouvoir au conseil d'administration de l'UDAF, dont il est l'un des membres. L'actuel président de l'UDAF est donc issu du CDAFAL...bien que dans les faits le CDAFAL soit minoritaire.

Le nombre d'adhérents détermine le nombre d'administrateurs de l'UDAF, mais également une subvention de fonds publics de 8 euros par personne. S'il y a eu fraude à la déclaration d'adhérents, il y a donc également eu détournement de fonds. C'est extrêmement grave, et c'est le devoir de tous les administrateurs de l'UDAF de le dénoncer, pour repartir au plus vite sur de bonnes bases.

Plutôt que de faire son autocritique, le CDAFAL crie au complot et à la déstabilisation. Il joue la victime et essaie de tout faire pour garder son petit pouvoir local. Ne souhaitant plus être associé à tout cela, Jean-Marie Bonnemayre vient de démissionner de l'UDAF du Territoire. Un peu trop facile...d'autant qu'il reste président national du CNAFAL, et donc responsable du fonctionnement de sa structure dans le Territoire de Belfort.

Le CDAFAL a lancé une chasse aux sorcières contre ceux qui ont eu le courage de dénoncer le système. Mme Alicia Pacios, secrétaire de l'AFL Belfort, vient d'être renvoyée de façon elle aussi illégale. Elle n'est plus administratrice de l'UDAF.

Des menaces pèsent sur Mme Marie-France Cefis (CSF), représentante de l'UDAF à la CAF (dont elle est présidente): sa délégation pourrait lui être retirée.

Devant de tels embrouilles, les administrateurs issus de la CSF (qui est dans les faits la plus importante en adhérents) ont décidé de ne plus siéger au conseil d'administration de l'UDAF. Mardi, ils ne seront pas présents à l'assemblée générale de l'UDAF.

L'UDAF étant reconnue d'utilité publique, je demande à ce que l'Etat et l'UNAF viennent rapidement mettre un terme à ce désordre. Derrière le conseil d'administration de l'UDAF, il y a 43 salariés et des centaines de familles suivies par décision de justice.

Ce serait sans doute un comble, mais je me demande s'il ne serait pas souhaitable aujourd'hui de placer l'UDAF du Territoire sous tutelle. Avant de faire un audit de fonctionnement et de finance. C'est à ce prix que l'on pourra rétablir un fonctionnement normal, au profit des familles les plus fragiles du Territoire de Belfort, qui se passeraient volontiers d'une telle crise.

Clinique de la Miotte: Les banques doivent être compréhensives vis à vis du personnel

Une réunion du personnel de la clinique de la Miotte s'est déroulée vendredi soir dans les locaux de l'établissement. L'occasion pour la direction d'expliquer comment seront payés les salariés ce mois-ci, alors que la clinique s'est déclarée en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce. 60% du salaire devraient pouvoir être payés le 31 mai, et le solde 15 jours plus tard environ par un fond de garantie.

Ce retard risque de placer dans des conditions difficiles près de 200 familles, qui ont besoin de ces salaires pour vivre.

C’est pourquoi j’ai fait partir vendredi un courrier à toutes les banques du Territoire de Belfort.

Je demande aux banques, en tant que conseiller général du canton sur lequel est implantée la clinique, de faire preuve d'indulgence et de compréhension face à cette situation ponctuellement difficile pour les salariés. Il faut qu'elles honorent les prélèvements mensuels qui se présentent (loyer, énergie, emprunts, etc.). Il faut qu'elles renoncent à prélever des agios ou des frais d'incidents bancaires, pour ne pas augmenter les difficultés des salariés. Ce sera l'affaire de quelques jours, le temps que le solde des salaires soit versé par le fond de garantie.

Je conseille au personnel de faire connaître sa situation auprès des banques "afin d'être identifié comme salarié de la clinique et de pouvoir faire l'objet des mesures d'indulgence".

J’appelle enfin les Belfortains à manifester leur solidarité vis à vis de la clinique de la Miotte et son personnel en continuant à venir y honorer tous leurs rendez-vous: l'activité se poursuit normalement, rappelons-le.

C'est parti pour la nouvelle salle

Les séances du conseil municipal de Belfort se déroulent depuis jeudi soir dans l'ancien mess de garnison de Belfort, place de la République, à côté de la préfecture. Finies les réunions place d'Armes (voir article historique ci-dessous).
L'ancien mess est devenu "hôtel de ville et de l'agglomération". Il accueille des bureaux, et une salle de réunion commune pour le conseil municipal de Belfort et le conseil d'agglomération de la CAB (Communauté d'agglomération belfortaine).
L'achat des locaux et leur aménagement a coûté 4 millions d'euros. Et notre groupe municipal d'opposition Un nouveau souffle pour Belfort s'est légitimement posé la question de la pertinence de ce projet.
Notre analyse est partie de plusieurs points:
1/ la CAB monte en puissance (arrivée de 3 nouvelles communes) et aucune salle n'existait pour accueillir dans de bonnes conditions les 84 délégués et leurs suppléants.
2/ le partage des frais entre la Ville et la CAB permettait également d'accueillir dans de meilleures conditions les 45 conseillers municipaux de Belfort, sans le faste que l'on retrouve dans les villes voisines.
3/ nous conditionnions notre soutien au projet à la vente d'immeubles municipaux disséminés dans la vieille ville de Belfort. Le projet, pour nous, avait pour but de rassembler des services dispersés dans des immeubles. La vente d'un immeuble Grand Rue est en cours, la vente d'un autre place d'Armes/rue des Nouvelles n'est hélas pas encore engagée...
4/ dans une période de crise, et aujourd'hui de récession, nous ne souhaitions pas valider un projet trop fastueux et coûteux pour les contribuables belfortains, qui aurait pu laisser croire que la crise ne touchait pas tout le monde et que les élus se votaient de beaux aménagements pour leur confort ! Nous avons été en partie entendus, car la vente d'immeubles permettra d'assurer une bonne partie de l'investissement.

Pour toutes ces raisons, nous avons donc voté ce dossier, qui est passé à l'unanimité, l'autre groupe municipal d'opposition votant également le projet.

Il faut maintenant que les Belfortains s'approprient cet immeuble, qui est le leur.

C'est ici désormais que s'écriront les nouvelles pages de la vie et du destin de Belfort.

230 ans plus tard

Ce jeudi 23 mai, le conseil municipal change de salle et d'immeuble. Finies les séances publiques dans la salle d'honneur de l'hôtel de ville de la place d'Armes. Bonjour les réunions dans la grande salle de l'ancien mess de garnison, place de la République. Je vous dirai dans un article séparé ce que je pense de cette nouvelle salle.
Un changement anodin ? Pas du tout ! Il marque la fin d'une page d'histoire de près de 230 ans !! C'est en effet en 1784 que le conseil municipal s'est installé place d'Armes pour délibérer. Il en part en 2013, après que toute la vie de Belfort y ait défilé.
Vous le savez, je suis historien et journaliste de formation. Je ne vais donc pas laisser passer l'occasion de vous raconter quelques éléments de la petite histoire de Belfort. Un petit coup d'œil dans le rétroviseur pour ensuite mieux se projeter vers l'avenir.
En 1784, le conseil municipal de Belfort s'appelait le Magistrat et était composé de 9 membres (contre 45 aujourd'hui). Il administrait les affaires de Belfort (déjà l'école, les taxes, la voirie, l'évacuation des boues...) mais il rendait également la Basse Justice (petits délits) lors d'audiences publiques. Seuls les hommes, tous bourgeois de la ville, avaient le droit d'y siéger. La parité n'existait pas encore !!
L'hôtel de ville situé près de la porte de Brisach étant vétuste, le conseil municipal achète en 1784 un hôtel particulier, l'hôtel de Staal, situé sur la place d'Armes de Vauban, nouveau cœur de la ville.
Pour l'acheter, ces messieurs s'endettent fortement. Mais l'immeuble est vétuste et il faut payer des rénovations importantes. C'est l'architecte Kléber, le futur général de la révolution, alors en poste à Belfort, qui imagine les plans, avec notamment la grande salle d'audience au premier étage, qui deviendra notre actuelle salle d'honneur.
Quand a-t-elle été aménagée ? On ne le sait pas précisément car les travaux traînent tout au long des années 1780. Il faut non seulement y accueillir le conseil, mais également des appartements pour les valets de ville, l'école communale et...la prison !
Les emprunts succèdent déjà aux emprunts pour faire face aux dépenses d'aménagement (3000 livres en 1785, 10.000 livres en 1787...) Nous savons simplement que la salle d'honneur est prête au printemps 1789 car c'est là que sont rédigés les Cahiers de doléances de Belfort, avant la convocation des États Généraux à Paris, à la demande du roi de France Louis XVI.
Mais alors depuis quand les élus municipaux de Belfort siégeaient à l'hôtel de ville de la place d'Armes ? Eh bien en fait depuis l'achat en 1784. Le Conseil se réunissait dans deux petites salles en bas à gauche de l'entrée: l'actuelle salle Kléber. Et c'est à la fin des années 1780 qu'il est monté d'un étage, pour occuper la salle qu'il a utilisé jusqu'en 2013 !!
Pour l'anecdote, et si vous me le permettez un trait d'humour: lors de l'achat de l'hôtel de la place d'Armes, les élus se sont votés un petit privilège. Ils avaient le droit d'utiliser la cour intérieure de l'hôtel de ville "pour sécher leurs lessives". Depuis, le linge sale ne se lave plus seulement en famille, mais en séance publique du conseil municipal. Ce qui fait qu'aujourd'hui Belfort se retrouve dans de beaux draps !
Voilà, une page d'Histoire se tourne donc avec l'abandon de notre salle d'honneur et l'arrivée du conseil municipal dans l'ancien mess de garnison, place de la République. Il me paraissait important de souligner cet événement, qui aurait - à mon avis - pu avoir un caractère plus solennel. Une dernière séance place d'Armes annoncée publiquement aurait pu permettre d'attirer un plus large public, et d'évoquer le souvenir de nos prédécesseurs. Avant l'ouverture symbolique dans la nouvelle salle, à laquelle auraient pu être conviés tous les Belfortains.

 Ci-dessous, quelques photos de compte-rendus du conseil municipal, qui étaient manuscrits dans les années 1780, pour les premières réunions place d'armes.

Terrains centrale laitière Belfort : le préfet me répond.

 Suite aux « manœuvres opaques » autour des terrains de la centrale laitière des Forges à Belfort (vente du site industriel de trois hectares à un privé, avec l’aide du maire de Belfort intervenu directement dans la vente, projet municipal de classement en terrains constructibles en modifiant le PLU, ce qui aurait pour effet mécanique de tripler la valeur du site…), j’avais saisi le préfet du Territoire de Belfort au mois d’avril, afin de l’alerter et de lui demander de préciser la position de l’Etat sur ce dossier.

Celui-ci vient de me répondre, dans un courrier très argumenté (à lire en pièce jointe). Le préfet Jean-Robert Lopez rappelle notamment que« pour que ces terrains changent de destination, une procédure de modification du PLU doit être entamée. Cette modification est soumise à enquête publique. La procédure ne peut être initiée que pour permettre la réalisation d’un projet d’intérêt général, et ne saurait vouloir satisfaire un intérêt privé. Si tel était le cas, mes prérogatives au titre du contrôle de légalité que j’exerce sur les actes des collectivités locales pourraient m’amener à demander le retrait de la délibération portant approbation de la modification ».

Suite à un mouvement d’humeur de sa majorité municipale, le maire de Belfort a pour l’instant retiré le rapport municipal prévoyant de modifier le PLU pour avantager ce promoteur privé. Ce qui permet au préfet de faire ce commentaire : « L’état d’avancement actuel de la révision du PLU ne permet pas de préjuger du classement de cette zone. Il conviendra, le cas échéant, de motiver tout classement de cette zone U qui permettrait une urbanisation sous forme d’habitat. J’ajouter que les dispositions de l’article L 123-1-4 du code de l’urbanisme prévoient que l’autorité publique doit « définir les actions et opérations nécessaires pour mettre en valeur l’environnement et les paysages ».

Et le préfet de conclure : «Dans l’état actuel de l’avancement du projet, rien ne permet de lever la moindre observation sur la légalité de la procédure initiée. A ce stade, je ne peux que vous inviter à faire valoir vos observations aux différentes phases de la procédure durant lesquelles l’avis et le vote des conseillers municipaux sont requis ».

Je suis satisfait de la réponse du préfet du Territoire, qui rappelle le cadre légal et de transparence dans lequel de telles opérations doivent être menées. Je suis certain maintenant qu’Etienne Butzbach aura la sagesse de ne pas engager de modification du PLU sur le site de la centrale laitière avant la fin de son mandat. C’est la nouvelle majorité qui sortira des urnes en mars 2014 qui devra se pencher sur ce dossier en toute transparence.

  Téléchargement Réponse Préfet Centrale laitière

La clinique de la Miotte en cessation de paiement: "Mobilisation générale pour sauver l'offre de soins privée à Belfort"

Très mauvaise nouvelle: la Clinique de la Miotte vient de se déclarer en cessation de paiement. J'avais pris contact avec le repreneur de Tours, mais l'absence de retour de sa part me faisait craindre le pire. C'est ce qui est arrivé car il a jeté l'éponge.

L'urgence, c'est maintenant de garantir le paiement des salaires aux 197 employés de l'établissement. Je m'étonne que la Mutualité ait autant tardé avant de se déclarer en cessation de paiement. Un administrateur judiciaire ne sera nommé que le 28 mai. Trois jours semblent bien insuffisants pour provisionner les comptes et retrouver d'éventuelles facilités bancaires. Tout doit être mis en œuvre pour que les paies soient versées en temps et en heure. Près de 200 familles en dépendent.

Maintenant, c'est clairement la survie de cet établissement privé belfortain qui est en jeu, avec 197 emplois à la clé. Il y a un pôle de santé privé d'excellente qualité, avec des professionnels reconnus et un personnel apprécié. De simples efforts de gestion seraient à mon avis suffisants pour rendre la clinique rentable, sans toucher à son activité et à son offre de service.

J’en appelle cependant à la vigilance, et à la mobilisation générale. Je suis certain que des repreneurs vont se présenter. Il faudra choisir les bons, et en toute transparence cette fois, car cela se passera devant un tribunal.

En ce qui me concerne, je m'opposerai de toutes mes forces à un démantèlement de l'activité de Belfort, au profit par exemple du pays de Montbéliard, comme cela a été envisagé un temps. Ce serait pour moi une manœuvre inamicale venue de nos voisins du Sud. Ce n'est pas ainsi que l'on construit l'aire urbaine. Je dirai en revanche oui, et j'accompagnerai tout plan de reprise maintenant l'activité et l'emploi sur le site de la Miotte, que les repreneurs viennent du Doubs, du Haut-Rhin, de Belfort ou d'ailleurs. La priorité doit être le maintien de l'offre de soin alternative que la clinique de la Miotte offre aux Belfortains.

UNESCO pour Belfort : ma motion votée à l’unanimité

Ce matin, à la réunion publique du Conseil général du Territoire de Belfort, j’ai présenté une motion concernant mon projet d’intégrer Belfort au périmètre de classement Unesco, dans le cadre du Centenaire de 1914 (Voir mon article précédent sur ce blog). La presse régionale s’est fait l’écho de mon initiative ce week-end. Nationalement, le projet est porté par 13 départements, mais, hélas, pas le Territoire de Belfort.

J’ai exposé mon idée ce lundi devant mes collègues conseillers généraux, que j’ai réussi à convaincre, au-delà de tous les clivages politiques. Ma motion a été adoptée à l’unanimité : tous les partis politiques (PS, UMP, MRC, Verts, divers gauche) l’ont votée.

C’est pour moi une grande fierté, qui m’incite à poursuivre l’action.

Voici le texte de la motion que j’ai présentée.

« Motion pour l'inscription du Territoire de Belfort au projet UNESCO
dans le cadre du Centenaire de 1914-18

Présentée par Christophe Grudler

13/05/2013

 A l'occasion du Centenaire de la guerre de 1914, un collectif de départements français a porté auprès de l'UNESCO un projet de classement des vestiges et lieux de mémoire de la Première guerre mondiale. 13 départements situés le long du front de 1916 sont intégrés dans le projet, du Nord-Pas-de-Calais au Haut-Rhin.

Réunis ce jour en séance publique, les conseillers généraux du Territoire de Belfort affirment leur volonté – au-delà des actions déjà menées au niveau départemental - d'être associés à la démarche d'inscription à l'UNESCO.

Notre département compte avec Belfort et sa ceinture fortifiée une des 4 plus grandes places militaires de 1914, avec Epinal, Toul et Verdun. 65.000 soldats y étaient mobilisés. Nous avons des lieux symboliques forts: premier tué de la guerre mondiale à Joncherey, premier blessé et premiers otages civils à Suarce, premier réseau de renseignement militaire à Rechesy...Le Territoire de Belfort a donc bien toute sa place dans le dispositif.

Le Conseil général du Territoire de Belfort fait également part de son souhait d'adhérer à l'association "Paysages et sites de mémoire de la Grande guerre". Outre l'intérêt du dossier UNESCO, cette démarche permettra d'entretenir des liens avec les autres départements pour monter un produit touristique spécifique à la Grande guerre. Un circuit de la mémoire pourrait partir de la frontière suisse et de Joncherey - lieu du premier mort de 1914 - et suivre le front jusqu'en Belgique. »

Centenaire de 1914: Il faut ajouter le Territoire de Belfort au projet Unesco

A l'occasion du Centenaire de la guerre de 1914, un collectif de départements français a porté auprès de l'UNESCO un projet de classement des vestiges et lieux de mémoire de la Première guerre mondiale. 13 départements situés le long du front de 1916 sont intégrés dans le projet, du Nord-Pas-de-Calais au Haut-Rhin. Mais hélas, sans le Territoire de Belfort !!!

Notre département compte avec Belfort et sa ceinture fortifiée une des 4 plus grandes places militaires de 1914, avec Epinal, Toul et Verdun. 65.000 soldats y étaient mobilisés. Nous avons des lieux symboliques forts: premier tué de la guerre mondiale à Joncherey, premier blessé et premiers otages civils à Suarce, premier réseau de renseignement militaire à Rechesy, pour ne citer que quelques exemples. Le Territoire de Belfort ne peut pas rester à l'écart d'une telle dynamique au niveau de l'UNESCO.

Pour cela, j’ai pris contact avec les sénateurs Daudigny et Namy, de l'Aisne et de la Meuse, co-présidents de l'association "Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre" qui porte le dossier à l'UNESCO, et qui est physiquement installée à l'Assemblée des départements de France.

J'ai reçu un très bon accueil. Le dossier déposé à l'UNESCO se trouve sur un périmètre d'investigation large, où il y a de place pour ajouter des lieux qui semblent pertinents.

Je souhaite que, dans un premier temps, le Conseil général du Territoire de Belfort adhère à l'association "Paysages et sites de mémoire de la Grande guerre".

Si le dossier UNESCO ne devait pas aboutir, il y aurait de toute façon intérêt à garder des liens avec les autres départements pour monter un produit touristique spécifique à la Grande guerre. Nous pourrions par exemple imaginer un circuit de la mémoire qui partirait de la frontière suisse et de Joncherey - lieu du premier mort de 1914 - et qui suivrait le front jusqu'en Belgique. Avec des retombées financières importantes, comme dans toutes les opérations de ce type. Le tourisme de mémoire représentait 45 millions d'euros de recettes directes en 2012, d'après une étude des ministères de la Défense et du Tourisme. Il me semble intéressant que le Territoire de Belfort en recueille une partie des fruits. J'en parlerai en préfecture lors de la prochaine réunion de la Commission départementale du Centenaire de 1914-18, dont je suis membre.

Sur cette carte, l'actuel périmètre du projet UNESCO

 

Optymo 2: mais où va le SMTC ?

Amis de Christian Proust embauchés au SMTC: je veux la transparence sur la masse salariale et sur les missions réelles. Et je m’étonne que l'Etat autorise une Société d'économie mixte locale à se balader dans toute l'Europe comme "ambassadeur Optymo2".

 

Christian Proust, président du SMTC et candidat déclaré à la mairie de Belfort, vient d'embaucher au SMTC Bastien Faudot, le secrétaire national du MRC en charge des élections. Il avait besoin de M. Faudot pour faire sa campagne électorale, et il a utilisé pour cela les moyens publics à sa disposition. C'est tout simplement scandaleux. Je suis sûr que jamais Jean-Pierre Chevènement n'aurait agi comme cela.

Je n'ai aucun a priori sur les compétences de M. Faudot, qui sont sans doute grandes. Il est par ailleurs légitime que le MRC présente sa liste aux élections et cherche à s'organiser pour cela. En revanche, je serai implacable en ce qui concerne l'utilisation des fonds publics. Pour moi, il est donc évident que la personne recrutée vient uniquement exercer son travail au profit des transports en commun, et qu'elle y travaillera réellement.

D'autres proches de M. Proust ont été recrutés par le SMTC. Ils font sans doute correctement leur travail. Mais au nom de la transparence, je demande à Christian Proust de me communiquer l'évolution de la masse salariale du SMTC depuis trois ans, et de préciser les missions des salariés embauchés dans cet intervalle. Il serait navrant d'apprendre que les entreprises de Belfort aient eu à supporter une augmentation du versement transports pour financer des emplois sur mesure pour les amis de Christian Proust.

Et tout cela se déroule avec la complicité tacite d'Etienne Butzbach, actuel maire de Belfort. Pour moi, Proust et Butzbach, c'est "bonnet blanc et blanc bonnet".

Ce système, nous le démantèlerons en 2014, lorsque les Belfortains nous auront fait confiance pour apporter un nouveau souffle à Belfort. La moralisation de la vie publique, c'est aussi permettre à tous l'accès aux emplois publics, avec pour seul critère la compétence.

Concernant la subvention de 10 millions d'euros annoncée par M. Proust, je m’en réjouis, mais il ne s'agit pour l'instant que d'une hypothèse. Le Groupement des autorités de transport (GART) ne choisira les projets retenus qu'en décembre 2013. Il y a donc pour l'instant uniquement un effet d'annonce.

Je renouvelle également mon opposition à la commercialisation du concept Optymo dans toute l'Europe. Ce n'est pas la vocation d'une société d'économie mixte comme le SMTC. Je m'étonne que l'Etat donne son feu vert pour une action de ce type. On n'utilise pas les moyens publics pour financer un VRP chargé de se promener dans toute l'Europe.