Clara Gaymard, présidente de General Electric France, et Mark Hutchinson, en charge du rapprochement Alstom-GE, seront présents ce mardi à Belfort.
C’est l’occasion, pour moi, de donner mon analyse sur le rapprochement GE-Alstom et sur son impact à Belfort. Pour moi, fabrication et recherche doivent être maintenues ensemble à Belfort. Et je demande également la création, en parallèle, d'un Cluster aéronautique.
La venue de Clara Gaymard et Mark Hutchinson - qui permettra de rencontrer notamment les élus - est une excellente initiative car il faut maintenant entrer dans le concret de ce rapprochement à Belfort, en y associant tous les acteurs.
Fabrication et ingénierie ensemble à Belfort
Aujourd’hui, Belfort a besoin de concret. Le rapprochement GE-Alstom semble avancer ailleurs : deux centres mondiaux à Baden (Suisse), deux autres à Paris…et aucun à ce jour à Belfort. Pour moi, il est indispensable qu’un centre mondial d’importance voie le jour à Belfort – comme promis - à côté du maintien des activités traditionnelles.
L’avenir du site de Belfort passe à la fois par la fabrication (usine) et la Recherche et développement (bureaux d’études et bancs d’essai): si on se contente d’assembler des pièces conçues ailleurs, c’est à terme la condamnation du site, car d’autres usines du groupe, en Suisse, Hongrie ou Pologne, ont les mêmes capacités de production.
Si on maintient, en parallèle, l’ingénierie Recherche et Développement, on assure en même temps l’avenir, avec la mise au point de technologies de nouvelle génération.
N’oublions pas que, hors services administratifs, il y a aujourd’hui à Belfort autant de personnes qui travaillent en fabrication qu’en bureaux d’études. Cette double compétence doit, à mon sens, être maintenue dans le schéma futur.
Une nouvelle usine fabriquant des roues (servant au support des ailettes) pourrait voir le jour à Belfort : ce serait une bonne nouvelle, mais pas en faisant partir l’ingénierie de développement et de projets.
Le concept de la Vallée de l’Energie permet de faire de Belfort un centre unique au monde pour la recherche et tous les essais liés à l’énergie. Cela peut être soutenu par la Caisse des Dépôts (plan d’investissement d’avenir 3) et par l’Europe (plan Juncker en cours). Ce serait un gâchis terrible de se séparer de cette opportunité.
J’aimerais que Mme Gaymard nous apporte des engagements fermes à ce sujet.
Créer un cluster Aéronautique
Un deuxième axe de développement industriel pour la région de Belfort me tient à cœur. Je souhaiterais que General Electric et l’Etat participent à la création d’un Cluster (district industriel) aéronautique à Belfort. C’est un vrai secteur d’avenir, porteur d’emplois, avec des métiers identiques à ceux de l’énergie.
General Electric le sait bien : son partenariat industriel avec la SNECMA (1974) est l’un des plus anciens du monde. Les technologies que GE développe pour l’énergie sont, pour la plupart, issues de la technologie aéronautique. Les roues qui pourraient être fabriquées à Belfort en sont issues.
Il faut fédérer toutes les entreprises de l’aire urbaine qui travaillent déjà pour l’aéronautique (elles sont une petite dizaine aujourd’hui). Elles pourront aller chercher ensemble des parts de marché sur ce créneau porteur.
A Commercy (Meuse), Safran vient par exemple d’ouvrir une usine de fabrication de moteurs d’avion employant 400 personnes.
Je souhaite que le gouvernement, et tout particulièrement le ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui doit venir le 28 avril à Belfort, soutienne cette démarche de « cluster Aéronautique » à Belfort.
L’enjeu est de la plus grande importance pour les années qui viennent : c’est l’avenir de notre tissu industriel qui est en jeu avec des savoir-faire uniques et des milliers d’emplois à la clé.
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