CHRISTOPHE GRUDLER

Belfort sous les 50.000 habitants : un avertissement grave…

Le recensement INSEE de la population de Belfort vient de tomber. Il apporte une bien mauvaise nouvelle.

Pour la première fois depuis 50 ans, Belfort passe sous la barre des 50.000 habitants, avec 49764 habitants recensés au 1^er janvier 2014. C’est un avertissement grave pour la Ville de Belfort, qui a perdu 5000 habitants depuis 1975, et c’est l’échec de toutes les politiques publiques menées dans ce domaine depuis 40 ans. Il est temps de réagir.

La situation ne va pas s’arranger en 2017. Le déménagement de l’hôpital, par exemple, va nous faire perdre les personnels logés sur place (concierge, internes, etc.), ce qui représente entre 30 et 50 personnes de moins.

Cette baisse de la population va, hélas, s’accompagner d’une nouvelle baisse des dotations de l’Etat pour Belfort. Certes, la baisse ne sera pas aussi forte qu’elle était prévue en 1976, lors de la signature du Contrat Ville Moyenne entre le ministre Jean Lecanuet et le maire de Belfort Pierre Bonnef (car depuis, le dispositif a évolué), mais elle sera bien réelle quand même.

Si nous voulons remonter la pente, il y a plusieurs actions à mener :

-          Analyser l’intégralité des chiffres donnés par l’INSEE : le maire de Belfort rencontrera l’Institut à la mi-janvier, comme de tradition. Il peut y avoir des enseignements précieux à retenir, quartier par quartier.

-          Redonner de l’attractivité à Belfort : par la qualité de vie, les services, la sécurité, les emplois proposés, le dynamisme commercial de la ville, l’offre culturelle et sportive…

-          Modifier l’actuelle politique de logement à Belfort : un équilibre doit se trouver entre accession à la propriété et location, entre rénovation du parc de logements anciens – privé et public – et constructions neuves.

La politique du « tout logement social » d’Etienne Butzbach a été remplacée par la politique du « tout sauf le logement social » de Damien Meslot. La vérité est ailleurs : il doit y avoir à nouveau des programmes de constructions neuves sur Belfort dans le logement social, en même temps que des projets privés. Il faut par ailleurs mieux accompagner les propriétaires privés qui ne peuvent pas remettre aux normes leurs logements, et qui ne trouvent pas de locataires (2500 logements vacants sur Belfort). Le parc locatif est la seule façon de maintenir la population à Belfort (en raison des roulements) ; l’accession à la propriété fixe une population qui ne se renouvelle pas, c’est un fait statistique.

Mais l’offre de logements seule ne suffira pas à faire repasser Belfort au-dessus des 50.000 habitants. Seuls le développement de l’emploi et donc la présence confirmée de grands donneurs d’ordre industriels garantiront le développement de notre ville de Belfort. Il faut pour cela que la majeure partie des investissements de la Ville et du Grand Belfort ait des retombées économiques rapides

Enquête publique Laiterie : une belle victoire pour les habitants, la Ville de Belfort désavouée.

Le commissaire enquêteur a rendu, ce jour, ses conclusions dans le cadre de l'enquête publique, modifiant le PLU de l'ancienne laiterie, sur le quartier des Forges à Belfort.

Avec Julie de BREZA, ma « binôme Conseillère Départementale », je me réjouis des conclusions rendues par le commissaire enquêteur.

Les nouvelles « réserves » qu’il donne remettent totalement en cause le projet démesuré que la Ville voulait autoriser sur le site, et ce malgré l’opposition des habitants et de nous-mêmes. C’est la deuxième fois que la Ville est désavouée par un commissaire enquêteur sur ce dossier… 

Nous saluons le travail du Collectif de riverains qui a su démontrer, au commissaire-enquêteur, l'intérêt et les spécificités environnementales, architecturales, et même historiques, du site de la laiterie.

Sur ce dossier, dès la vente du terrain, sous l'ancienne municipalité, nous nous sommes positionnés très clairement contre une urbanisation trop forte.

Nous avons essayé de convaincre le nouveau maire Damien Meslot et son assistant Ian Boucard. Hélas, ils n’ont rien voulu écouter et se sont obstinés à vouloir des immeubles beaucoup trop hauts et trop denses, au détriment du cadre de vie des habitants des Forges.

Ils en paient aujourd’hui le prix avec les conclusions du commissaire-enquêteur, qui donne entièrement raison aux thèses que nous défendions », expliquent les conseillers départementaux.

Le commissaire-enquêteur a analysé la situation, et l'environnement du site. Il pose des réserves contraignantes, qui sont en fait des conditions suspensives avant tout accord de modification:

- une hauteur limitée à R+2+combles (et non pas R+3+attique comme proposé, ce qui représentait de 15 à 18 m mètres de haut), et même R+1+combles le long de l'étang

- une emprise au sol sur 50 % du terrain seulement

- la fixation d’un recul minimum des constructions depuis les rues

- le respect du type architectural du quartier et la protection des canaux.

Il émet aussi des recommandations que nous jugeons judicieuses et qui participeront à la belle harmonie du site: une longueur maximale à 20 m, et une distance minimale entre les bâtiments, la préservation des bâtiments historiques, une attention attirée sur les différents modes de déplacement.

Souhaitons maintenant que la Ville de Belfort fasse preuve de sagesse, et enfin de bon sens, en acceptant les conditions fixées par le commissaire-enquêteur…

 

 

 Ci-dessous, les réserves du commissaire enquêteur: