CHRISTOPHE GRUDLER

Activité nucléaire de General Electric: la France et l'Europe doivent reprendre le contrôle

Depuis le printemps 2020, l’entreprise américaine General Electric - en proie à de lourds problèmes financiers - a annoncé qu’elle était vendeuse de son activité nucléaire, principalement installée sur le site industriel de Belfort.

Actif depuis l’origine sur le dossier, j'ai multiplié les initiatives autour d’un credo : « Il faut à nouveau planter les drapeaux français et européen sur l’activité nucléaire de General Electric. Il en va de la préservation de nos savoir-faire, et de notre autonomie stratégique, tant française qu’européenne.

C'est dans ce cadre que je suis très satisfait d'avoir vu le rapport sur la nouvelle stratégie industrielle européenne, dont je suis le rapporteur pour mon groupe, voté largement cette semaine en commission Industrie du Parlement Européen.

Pour que l’activité nucléaire des ateliers et bureaux belfortains puissent être repris par la France, j'ai multiplié les contacts ces derniers mois avec EDF, avec Frédéric Pierrucci, porteur de l’un des projets de reprise française, mais aussi avec le gouvernement et l’Élysée. 

Il y a une profonde écoute et action sur le sujet. À la demande du président Emmanuel Macron, la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher est en première ligne, avec Bruno Le Maire ministre de l’Économie et des Finances, pour trouver la meilleure solution possible sur ce dossier nucléaire, tant pour la préservation de nos emplois que de notre technologie.

J'ai d'ailleurs plusieurs rendez-vous importants la semaine prochaine à Paris à ce sujet.

On peut toujours faire des incantations à General Electric, mais pour moi cela ne sert plus à rien. Cette entreprise n’a ni les moyens ni la volonté d’imaginer un avenir industriel pour nos sites français et européens : l’avenir à Belfort doit s’écrire sans General Electric, mais en préservant toutes les activités et en maintenant un maximum d’emplois, avant de repartir à moyen terme sur des thématiques porteuses comme l’hydrogène, les transports, l’énergie de demain...

Plusieurs entreprises sont intéressées pour réinvestir, à Belfort notamment. À nous de savoir les attirer, dans l’unité et la cohérence.

Vote du rapport sur la stratégie industrielle européenne

La commission Industrie, Recherche et Énergie (ITRE) du Parlement Européen a voté à une large majorité le rapport sur la nouvelle stratégie industrielle européenne (rapport Calenda). Je me félicite de ce vote.

 

En tant que rapporteur pour mon groupe Renew Europe, je suis très heureux de voir cette nouvelle stratégie industrielle européenne arriver à bon port. Il était temps que l’Europe ait une vraie politique ambitieuse à ce sujet.

L’Union Européenne avait besoin d’un nouveau cap pour sa politique industrielle et ce rapport lui en donne un. Face aux défis écologiques, économiques et sociaux, nous avions besoin d’un tel rapport parlementaire pour guider les transformations et les innovations nécessaires de nos industries.

Dans le détail, ce rapport aborde un grand nombre de thématiques : transitions écologiques et numériques, lutte contre la concurrence déloyale, stratégie pour les PME, accélération de l’innovation, développement d’une économie circulaire…

En particulier, je me réjouis que l’accent soit mis tout au long de ce rapport sur la nécessaire autonomie stratégie européenne. L’Union doit être maître de son destin, et pour cela elle doit maîtriser ses infrastructures et ses technologies stratégiques, que ce soit dans le numérique, l’énergie, la santé ou la défense.

Nous travaillons maintenant sur la préparation du vote en session plénière pour l’adoption finale de ce texte. Celui-ci devrait intervenir avant la fin de l’année.

Réunion interparlementaire UE-Suisse

J'ai participé le 09 Octobre dernier, à la 39e réunion interparlementaire entre députés européens et députés suisses.

Cette rencontre s'est tenue moins de deux semaines après la votation suisse relative à la libre circulation européenne, où les Suisses ont largement confirmé leur attachement à cette liberté de mouvement.

Je suis heureux d’avoir échangé avec mes collègues suisses. Il est essentiel que nous ayons un dialogue régulier entre l’Union Européenne et la Suisse et c’est exactement l’objectif de ces rencontres interparlementaires.

Nous avons bien évidemment évoqué ensemble le résultat très positif de la votation du 27 septembre, où les Suisses ont rappelé leur souhait de liens forts avec notre Union.

Surtout, nous avons discuté de la suite. Maintenant que la votation est passée, il est grand temps de signer l’accord institutionnel UE-Suisse, trop longtemps repoussé.

Cet accord a été négocié pendant plus de 5 ans entre les autorités suisses et l’Union Européenne. Il doit remplacer plus de 120 textes bilatéraux existants, dont certains arrivent à leur terme.

C’est un bon accord, qui permettra à la Suisse d’avoir une meilleure relation avec l’Union Européenne. Des domaines tels que la santé, l’électricité, la communication, ou le secteur bancaire nécessitent une coopération plus importante entre l’UE et la Suisse, ce que cet accord permettra.

Avec nos collègues suisses, nous avons affirmé le souhait de ne plus perdre de temps, et d’avancer rapidement sur l’accord-cadre. L’Union Européenne est prête à donner toutes les clarifications nécessaires avant la signature.

Alors continuons le travail ensemble et signons cet accord institutionnel, qui est dans l’intérêt de tous les citoyens, suisses et européens.

Bravo aux 30 projets d'investissement productif soutenus dans les « Territoires d'industrie » de notre région.

En charge des questions industrielles au sein du Parlement, je me réjouis des 30 projets d'investissement productif soutenus dans les « Territoires d'industrie » de Bourgogne-Franche-Comté. Ils représentent un total de 115 millions d’euros d'investissements productifs à l'échelle de la région.

Ces investissement permettront aux entreprises concernées de diversifier leur activité, de moderniser leurs procédés de fabrication. C’est 4000 emplois industriels de pérennisés et plus de 550 nouveaux emplois qui devraient être créés avec la mise en œuvre de ces investissements.

Je salue « le travail commun mené par les industriels, les élus du territoire et l’État pour aboutir à ce résultat ». Parmi les bénéficiaires, mention particulière pour les trois établissements de mon département du Territoire de Belfort : Macplus à Lachapelle sous Rougemont, Usiduc à Faverois et H2SYS, start-up belfortaine en pointe sur le développement de la filière hydrogène, que je connais bien.

Je salue aussi l'engagement de l'État pour valoriser nos Territoires d'industrie dont sont issus 70% des lauréats. Le gouvernement a agi avec intelligence et pragmatisme en travaillant avec les collectivités à la mise en œuvre de la relance, tout particulièrement en associant la Région Bourgogne Franche Comté.

En échange constant avec Agnès Pannier-Runacher, Ministre chargée de l’Industrie, j'ai suivi de près le travail mené et je continuerai de travailler activement à faire avancer les intérêts du tissu industriel français, notamment en Bourgogne Franche Comté. 

Stratégie européenne pour les forêts

Le Parlement Européen a adopté le rapport sur la stratégie forestière européenne lors de sa session plénière.

Ce rapport est une avancée majeure pour la mise en place d’une approche globale et cohérente dans la gestion de nos forêts. La couverture forestière représente 43% du territoire de l’Union Européenne. Pour les régions très boisées comme la Bourgogne Franche-Comté, cette stratégie me semble fondamentale.

Les massifs forestiers jouent un rôle déterminant dans la réponse aux crises écologiques. Ils sont des puits de carbone importants et des espaces riches en biodiversité. Ils sont également cruciaux dans la prévention des risques naturels, des glissements de terrain aux feux de forêt.

 

 

En parallèle, les forêts représentent un secteur clé pour notre économie et un vivier d’emploi dynamique pour nos territoires : dans l’Union, ce sont plus de 500.000 emplois directs rien que dans la sylviculture.

Promotion du bois comme matériel de construction, développement du numérique dans la gestion forestière, traçage du bois importé… ce rapport couvre toutes les problématiques que rencontrent nos forêts et les acteurs de cette filière.

Or ces emplois dépendent directement de la résilience et de la bonne gestion des écosystèmes forestiers sur le long terme. 

C’est pourquoi je suis heureux que ce rapport concilie à la fois nos objectifs de protection de l’environnement, ainsi que le développement d’une économie durable et circulaire dans nos territoires.