L’industrie traverse une pénurie majeure de semi-conducteurs depuis l’année dernière. Cette crise touche de nombreux secteurs, dans lesquels la production européenne est ralentie ou même à l’arrêt. Le secteur de l’automobile est particulièrement touché.
À l’usine de Sochaux, le groupe Stellantis a annoncé la suspension de son équipe de nuit, soit 600 personnes, en raison de la crise mondiale des semi-conducteurs. Dans le centre de l’Italie, la plus grande usine de production de véhicules utilitaires légers en Europe, qui emploie plus de 6000 personnes, est à l’arrêt complet depuis une semaine à cause d’un fournisseur touché, lui aussi, par la pénurie de semi-conducteurs.
Cette pénurie nous rappelle qu’il est urgent de produire davantage de semi-conducteurs dans l’Union européenne, alors qu’elle représente actuellement moins de 10% de la production mondiale, et qu’elle dépend donc en grande partie des importations.
C’est d’ailleurs l’objectif de la nouvelle Alliance européenne pour les processeurs et semi-conducteurs annoncée par la Commission européenne le 19 juillet dernier. De grands projets doivent permettre à l’Union européenne d’atteindre 20% de part de marché mondial d’ici 2030, et d’être plus autonome.
L’entreprise taïwanaise TSMC a annoncé vouloir produire des processeurs gravés en 3 nanomètres dès 2022, et 2 nanomètres en 2023. Je souhaite que l’Alliance européenne pour les semi-conducteurs puisse à terme égaler ces finesses de gravures, permettant d’affirmer une réelle souveraineté technologique européenne.
Maintenant que l’Alliance est lancée, il est urgent que le Projet européen important d'intérêt européen commun (PIIEC) soit lancé. Celui-ci doit permettre de faciliter les aides d’États européens, afin d’accélérer sur le développement de technologies de ruptures dans le domaine des semi-conducteurs.
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