Ce n’est pas de gaîté de cœur que j’écris ce billet. Mais dans la vie politique, il y a des épisodes qu’il est impossible de passer sous silence. Se taire, c’est être complice. Se taire, c’est bafouer les valeurs de la République et de la Nation.
Je me réjouissais ce matin de participer à la Fête Nationale qui est d’habitude très bien organisée à Belfort. C’est un moment de communion de la Nation, des habitants et des élus, pour dire – au-delà de tout clivage politique – notre attachement à la France. Pour rendre hommage à nos troupes, et à nos concitoyens qui sont mis à l’honneur par des décorations patriotiques.
Normalement, rien que des choses très consensuelles… Mais c’était compter sans le maire de Belfort Damien Meslot.
Celui-ci a interdit l’accès à la cérémonie patriotique aux élus qui « ne sont pas membres des exécutifs locaux ». En clair : accès autorisé au maire et ses adjoints, au président du Conseil départemental et à ses vice-présidents…et tous les autres élus interdits d’accès par les cerbères du cabinet du maire de Belfort, protégés par des barrières !!
Heureusement, les anciens combattants ont été autorisés à pénétrer dans le périmètre.
Se sont donc retrouvés interdits du dispositif : un conseiller régional PS, des conseillers départementaux MRC, Modem et UDI…, mais aussi des conseillers municipaux LR, de la propre majorité du maire !!!
C’est une grave atteinte aux valeurs de la République, et une infraction à la Loi. Mais visiblement le maire s’en moque, il fait ce qu’il veut quand il veut, histoire de montrer qu’il a du pouvoir, et même l’Etat semble bien conciliant… A moins que…
La loi est pourtant claire. Le décret ministériel 89-655 du 13 septembre 1989, section 4, précise bien les choses sous le titre « De la place des autorités et autres personnalités dans les cérémonies publiques » :
- « Les autorités qui assistent aux cérémonies publiques prennent place dans l’ordre déterminé par leur rang dans l’ordre des préséances. » (article 16) On ne peut donc pas leur interdire l’accès au dispositif.
- L’ordre de préséance des autorités est défini dans le même texte (article 3) : préfet, députés, sénateurs, députés européens, président Conseil régional, président Conseil départemental, maire de la commune où se déroule la cérémonie, (…), les conseillers régionaux, les conseillers départementaux, et enfin les conseillers municipaux. En clair, un adjoint n’a pas plus de préséance qu’un simple conseiller municipal – de la majorité ou de l’opposition…
Et là que voit-on ? Des élus refoulés derrière des barrières parce qu’ils ne sont pas membres d’exécutifs !!!
Il ne s’agissait de « demander un privilège » en demandant une place assise sous la tribune. Libre au maire de faire asseoir qui il entend dans la tribune.
Il s’agissait de permettre aux élus de se placer debout à droite de la tribune, dans l’ordre protocolaire, et de montrer ainsi à nos armées, à nos forces de police, à nos sapeurs-pompiers, que toute la Nation, dans sa diversité politique, est à leurs côtés pour les soutenir dans leurs missions de service public.
C’est dans ce sens que j’ai interpellé le maire et les autres « grandes » autorités avant leur arrivée sur le lieu du défilé, demandant simplement que la loi et le protocole soient respectés en permettant aux élus – représentants la population – de prendre place dans le dispositif à côté de la tribune.
Le maire de Belfort, devant le préfet, n’a rien trouvé mieux que de dire « cela fera du bien à certains élus de se trouver parmi le public. Il n’y a pas de place pour tout le monde. » Un monument de mauvaise foi évidemment.
M. Meslot a donc bel et bien fait preuve d’abus de pouvoir en ce jour de Fête nationale, lançant une triste polémique à l’heure où tout le monde devait se rassembler pour fêter la Nation.
Je ne comprendrais pas que l’Etat laisse faire de telles dérives. Je viens d’écrire en ce sens à Monsieur le Préfet du Territoire de Belfort, car ce n’est pas la première fois que cela se produit.
Personnellement, je remercie les dizaines de Belfortains qui sont venus nous manifester leur soutien, à Julie de Breza et à moi-même, pour dénoncer l’attitude du maire. Celui-ci a réussi la prouesse de mécontenter des élus de tous les partis politiques, ce jour.
Y compris dans sa propre majorité municipale, où beaucoup ne comprennent pas, et ne partagent pas, son attitude discriminatoire et antirépublicaine.
Tout cela est bien loin de la grandeur chère au général de Gaulle.
Les élus sont interdits d'entrée dans l'enceinte.
Malgré mes protestations, le maire restera sur sa position antirépublicaine.
Ce maire s'enfonce de plus en plus dans la médiocrité...
Rédigé par : Marc | 17 juillet 2016 à 21:04
On s'en fout !
Rédigé par : NG | 17 juillet 2016 à 19:28
Pour une fois, il n'y avait pas assez de place dans la grosse tente!
Rédigé par : pansurlebec | 15 juillet 2016 à 16:41