Les élections à la Chambre de commerce du Territoire de Belfort donnent lieu depuis quelques jours à des combats d’une rare violence entre les deux listes en course, la liste « challenger » ayant dégainé en premier des attaques personnelles en dessous de la ceinture…
Mais que se passe-t-il vraiment ? Comment a-t-on pu transformer une campagne démocratique entre entrepreneurs en une sorte de ring politicien où tous les coups sont permis ? Et si on disait – ici - toute la vérité ??
Pour comprendre, c’est très simple : le maire de Belfort réclame sur un plateau la tête du président de la CCI, Alain Seid. Il lui reproche de ne pas assez soutenir ses projets municipaux. Il est clair que M. Meslot, habitué à avoir tout le monde à sa botte, ne supporte pas une chambre de commerce indépendante, qui n’est pas une marionnette entre ses mains.
Il a donc décidé de lancer l’offensive, en aidant à se constituer une deuxième liste chargée de prendre le pouvoir à la CCI. Et il y a mis les moyens. Plusieurs membres de son cabinet ont été mobilisés pour « aider » cette liste…
Chance, le conflit à la Chambre de métiers, où la Fédération du Bâtiment a présenté une liste contre l’UPA (qui a gagné), a fourni l’occasion de proposer de rendre un « coup pour coup » à la CCI où la Fédération du Bâtiment est élue dans l’équipe d’Alain Seid.
Des commerçants ont reçu des coups de fil « de la part du cabinet du maire de Belfort » pour demander s’ils voulaient être sur cette liste à la CCI… Charmante confusion des genres, notamment si d’aventure de telles entreprises avaient des courants d’affaires avec la mairie !
Le soutien technique du cabinet du maire a permis d’épauler la liste dissidente, notamment dans ses échanges avec la préfecture (où le cabinet du maire est intervenu directement).
En face, l’équipe d’Alain Seid – qui fédère des industriels, des commerçants, des organisations patronales – s’est appuyé sur ses points forts : compétences variées, cohésion de personnes qui connaissent bien les rouages des chambres consulaires (ce qui est indispensable si Belfort veut peser régionalement)… mais un feu nourri s’est abattu sur elle !! Des tracts violents et mensongers, des accusations lamentables (comme reprocher au président de la CGPME 90 de ne pas pouvoir défendre le Territoire de Belfort car il habite près de Montbéliard, attaquer la vallée de l’énergie et ses développements…)
La liste dissidente se cache à peine du soutien de Damien Meslot, fort opportunément parti en vacances à l’autre bout du monde, loin de tout, pendant que ses lieutenants agissent…
Questionné par l’Est Républicain qui lui demande s’il est exact que sa liste est « particulièrement bien vue de la municipalité de Belfort », la tête de liste Alphonse-Félix dit oui entre les lignes, en feignant nier tout lien : « Je n’en sais rien. Peut-être qu’elle a du mal à travailler avec Alain Seid. Ce qui est sûr, c’est qu’elle m’apprécie au sein de l’Esta. »
Clairement, je vous l’écris ici : je ne laisserai pas la CCI devenir une nouvelle marionnette, un nouveau hochet, entre les mains de Damien Meslot, après les organismes parapublics, le Conseil départemental, les centres culturels en voie de municipalisation et de contrôle total… Ce dont Belfort a besoin, c’est d’une chambre indépendante.
C’est pourquoi je voterai, et je ferai voter, pour Alain Seid et son équipe de la liste « Union des Acteurs économiques du Territoire de Belfort ». Je ne suis pas un de ses amis personnels. Mais je le connais, je l’ai vu et jugé dans son action publique depuis des années, nous avons eu des accords et des désaccords.
Aujourd’hui, lui seul est le garant de cette indépendance, et d’une efficacité commerciale et industrielle.
L’homme n’a pas démérité dans son action : le club TGV qu’il a présidé a été le plus dynamique de toute la ligne TGV Rhin-Rhône, de l’aveu même de la SNCF, et les initiatives CCI se sont multipliées pour soutenir nos commerçants et nos industriels.
Je veux une Chambre de commerce indépendante, sans vassalité vis-à-vis des pouvoirs locaux,
Je veux une chambre de commerce force de proposition, sans chasse aux sorcières parmi ses adhérents, mais bienveillante vis-à-vis de tous. Comme cela a été le cas quand je suis venu frapper à la porte de la CCI pour créer mon entreprise à Belfort. J’y ai reçu une écoute bienveillante : sans faire d’amalgame avec la politique, M. Seid et son équipe ont simplement vu en moi un entrepreneur comme un autre…qui a créé 4 emplois permanents en deux ans.
Je veux que cela continue demain, et c’est pourquoi je choisis Alain Seid.
Je ne veux pas que d’autres entrepreneurs subissent des brimades parce qu’ils ne sont pas d’accord avec le maire, comme j’en subis régulièrement (voir ici).
Je dis cela avec du respect personnel pour les candidats figurant sur la liste adverse, dans laquelle je compte aussi des amis, qui n’étaient sans doute pas au courant des relations entre le maire de Belfort et cette liste. Ils comprendront ma position.
Et en attendant, j’invite les 4000 votants CCI à s’intéresser à cette échéance, à l’enjeu important, et à voter jusqu’au 2 novembre.
Le maire veut faire de la CCI une annexe de la mairie.
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