Le pavillon Lévy-Grunwald, de l’hôpital de Belfort, a été détruit. Personnellement, je n’étais pas favorable à sa démolition.
Je pense que cela aurait eu du sens de garder, sur l’avenue Jean-Jaurès, un bâtiment permettant de rappeler aux générations futures qu’à cet emplacement se tenait autrefois le grand hôpital de Belfort.
Damien Meslot, maire de Belfort, a souhaité tout démolir; je le regrette mais ce qui est fait est fait, et je n’entends pas polémiquer avec lui à ce sujet.
Je lui demande cependant, au nom de la mémoire des grands hommes qui ont fait Belfort, de trouver une solution pour honorer à nouveau Edouard Levy-Grunwald, dont la mémoire risque de disparaître de Belfort suite à la démolition du pavillon qui porte son nom.
Lévy-Grunwald a été un grand maire de Belfort, de 1925 à sa mort en 1932. C’était un maire visionnaire et pro-actif, à qui l’on doit le plan d’embellissement et d’extension de Belfort, de nouveaux quartiers, des écoles, un hôpital moderne, le marché couvert des Vosges, les squares du Souvenir et de la Roseraie…
Très porté sur la culture, il a créé une bibliothèque municipale moderne et bien dotée, a rénové le théâtre et créé l’Ecole de musique de Belfort.
Edouard Lévy-Grunwald est le seul maire du XXe siècle décédé, à ne pas avoir de rue à son nom à Belfort. C’est délibéré : par testament, et modestie, il avait demandé à ce que l’on ne donne pas son nom à une rue de Belfort… Ses successeurs Henri Baudin et Pierre Dreyfus-Schmidt avaient trouvé la parade en baptisant « Lévy-Grunwald » un pavillon de l’hôpital.
Ce pavillon disparu, il me semble important que les Belfortains d’aujourd’hui et de demain, puissent encore se souvenir du maire Lévy-Grunwald, par la dénomination d’un nouvel espace portant son nom. C’est ce que je demande aujourd’hui au maire de Belfort.
Les possibilités sont nombreuses. Deux auraient ma préférence : le baptême d’un espace, ou d’une esplanade, sur une partie des squares de la Roseraie ou du Souvenir, où il aimait méditer.
Le square du Souvenir a du sens mais il rappelle un fait malheureux : c’est derrière le Monument aux Morts qu’Edouard Lévy-Grunwald, usé par le travail, les soucis financiers personnels et la calomnie, met fin à ses jours le 10 mai 1932.
La municipalité Lévy-Grunwald en 1929, avec de gauche à droite Pierre Dreyfus-Schmidt, Henri Baudin, adjoints, Edouard Lévy-Grunwald, maire, Victor Gable et Emile Géhant père, adjoints.
(in Les maires de Belfort de 1800 à nos jours, par Christophe Grudler et André Larger, Editions Le Pays, 1993)
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