Un
article paru ce jour dans l'Est Républicain remet en cause le fait que le
caporal Peugeot, tué à Joncherey, le 2
août 1914, soit la Première victime française de la guerre de 1914-18. Ce qui m’a
littéralement fait bondir.
Un « spécialiste » lorrain affirme que le caporal Peugeot a été tué
"hors conflit" car il est mort le 2 août 1914, alors que la Guerre
n'a été déclarée que le 3. C'est une profonde méconnaissance des faits et de
l'Histoire.
Cette affirmation est aussi ridicule que de dire que l'attaque du port
américain de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, par les Japonais, ne fait pas
partie de la Seconde guerre mondiale car la guerre entre les deux pays ne sera
déclarée que le 8 décembre 1941 !
D'autres exemples existent dans l'Histoire, où il n'y a pas eu de déclaration
officielle de guerre avant le démarrage réel du conflit.
Le 2 août 1914, quand tombe le caporal Peugeot sur le sol de Joncherey, la
Première guerre mondiale est déjà bien effective. La France a déclaré la
mobilisation générale le 1er août 1914, et - ce 2 août - les Allemands
envahissent déjà le Luxembourg, pour se jeter ensuite sur la France et la
Belgique.
C'est dans ce contexte guerrier que les Allemands, qui sont en Alsace annexée
depuis 1871, envoient des cavaliers en reconnaissance sur la frontière
française le 2 août 1914. Partie de Seppois-le-Bas, la section tombe sur les
Français à Joncherey. C'est là que meurt le lieutenant Mayer, première victime
allemande, et le caporal Peugeot, première victime française, instituteur
franc-comtois qui effectuait son service militaire.
Sa mort n'est absolument pas un "incident de frontière hors conflit".
Elle est bien directement liée à la guerre. D'ailleurs, le lieutenant Mayer est
bien enterré au cimetière allemand des victimes de la guerre de 1914-18 à
Illfurth, près de Mulhouse. Cette tentative de polémique n'a donc pas lieu
d'être, et elle m'affecte parce qu'elle remet en cause un symbole reconnu de la
guerre de 1914-18, qui a notamment donné son nom à une rue de Paris.
A l'heure du Centenaire de la guerre de 1914-18, où des expositions sur le
caporal Peugeot sont prévues en Belgique, à Paris et dans le Territoire de
Belfort, il n'y a vraiment pas lieu de remettre en cause ce symbole. Par son
sacrifice, il porte la mémoire des 1,3
million de soldats français morts dans ce conflit et, au-delà, de toutes les victimes civiles et
militaires de cette Première guerre mondiale. Notre devoir de mémoire est de ne
pas l'oublier.
Je souhaite qu'à l'occasion du Centenaire de la Grande guerre, le plus bel
hommage soit rendu au caporal Peugeot, symbole de toutes les familles touchées
par cette Grande guerre. J'ai déjà eu l'occasion d'échanger avec le maire de
Joncherey qui s'y emploie avec la Mission du Centenaire. Ils peuvent compter
sur mon total soutien pour honorer la mémoire du caporal Peugeot.
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"PS. En ce concerne le lieutenant Mayer, il n'est pas le premier mort Allemand du conflit. Avant lui devait tomber le chasseur Grün, premier mort officiel allemand. Encore " des historiens" qui réécrivent l'histoire !"
C'est très bien de critiquer les historiens en balançant le nom d'un soldat allemand, maintenant si vous voulez que l'on vous prenne plus aux sérieux que ceux que vous critiquez donnez un minimum de détails et citez vos sources. Après recherches, il s'avère qu'effectivement Paul Grün est le premier mort allemand, qu'il est mort le 2 août 1914 à Krzepice en Pologne, 1 heure avant Albert Mayer. Pour être exact il faut donc dire que Albert Mayer a été le premier mort allemand du front de l'Ouest de la guerre 14-18. Paul Grün étant le premier mort allemand de la guerre 14-18 front de l'Est et Ouest confondus.
Source : http://www.rathay-biographien.de/persoenlichkeiten-/G--/Gruen_Paul/gruen_paul.htm
Maintenant il est vrai que l'on colporte en permanence des erreurs historiques, les livres scolaires en étant truffés. Et pour en revenir à Albert Mayer, j'ai lu sur wikipedia que Nicolas Sarkozy dans son allocution, lors de la cérémonie commémorative suite au décès du dernier poilu, le 17 mars 2008 donnait Albert Mayer comme étant né en Alsace, près de Mulhouse sous le nom de Camille Mayer, alors qu'en réalité il est né à Magdebourg en Saxe-Anhalt le 24 avril 1892. N'y a t'il plus de vrais historiens dans les ministères pour corriger les erreurs historiques dans les discours présidentiels ?
Rédigé par : Philippe | 16 mai 2013 à 13:06
Bonjour
Voilà qui va encore vous faire bondir.
Sur le territoire de la commune de Bouxières sous Froidmont, il y a un monument avec cette inscription " Ici le 4.8.1914 a été tué le soldat du 12e chasseurs Fortuné Pouget, 1 Mort de la guerre 1914 - 1918."
Envoyé en 1914 à Jonchery-sur-Vesle, le jeune soldat Sylvain Royer devait y écrire son plus beau poème : la prière des Tranchées. Mais avant d'être tué à Douaumont le 24 mai 1916 il avait écrit ses vers :
Si proches du néant, les éloges sont faux.
Qui désignent un seul parmi nous, car il faut
A notre sort égal un hommage unanime.
Qu'importe mon visage, et mon âge, et mon nom ?
L'Histoire nous prend tous dans sa Gloire anonyme
Et nos cris sont pareils dans l'écho du canon.
La sagesse est dans ses lignes. Pourquoi en honorer un plus qu'un autre, qu'il soit tué avant ou après la déclaration de guerre ?
Cordialement.
PS. En ce concerne le lieutenant Mayer, il n'est pas le premier mort Allemand du conflit. Avant lui devait tomber le chasseur Grün, premier mort officiel allemand. Encore " des historiens" qui réécrivent l'histoire !
Rédigé par : Pierre Lenhard | 15 mai 2013 à 21:51
Vous avez bien raison cher mr Grudler. Il y en a marre de ses gars qui veulent faire du sensationnel. Le caporalPeugeot est bien le premier. Puisque la traversee de la frontière par les patrouilles allemandes est consideree pour l'epoque deja comme un acte d'agression et donc de guerre. Ce monsieur n'a pas l.air d.etre au fait de l'histoire car, il y a eu plusieurs victimes (otages et blesses à suarce dans le t de b à proximité de joncherey. Vous avez raison en disant que ce n'est pas la déclaration de guerre qui fait l'acte de guerre et d'agression. Bien souvent, des victimes sont faites avant que la guerre n'éclate. Les reconnaissances allemandes ont bien des intrusions sur le territoire français et perçues comme des agressions et donc acte de guerre. Que peut-on faire pour que ce genre d'erreur ne survienne.
Rédigé par : Divisiondesas | 10 février 2013 à 22:46
Mr Grudler, vous qui êtes historien, vous savez qu'il existe de tout temps des révisionnistes de l'Histoire. Les historiens s'accordent pourtant à dire que le premier fait de guerre, marquant le début du conflit, est bien l'agression des cavaliers allemands au poste frontière de Joncherey; puis s'en suivit la bataille d'Alsace et la prise de Mulhouse par les Français. Maintenant il y aura toujours des hurluberlus pour penser réécrire le scénario à partir de considérations plus où moins justes. La déclaration de guerre le 3 août n'est qu'anecdotique puisque après l'assassinat de l'archiduc d'Autriche (le 1er vrai mort de la Grande Guerre?) à Sarajevo le monde entier s'attendait à basculer dans la guerre au vu des systèmes d'alliances et d'ententes. Pourquoi ne pas dire alors que le premier mort français fut Jean Jaurès lui qui tenta de stopper le conflit et qui périt sous les balles le 31 juillet...?
Rédigé par : zorro90 | 10 février 2013 à 17:13
Voici le lien vers l'article que je contredis: www.estrepublicain.fr/insolite/2013/02/08/le-premier-mort-de-la-grande-guerre-n-est-peut-etre-pas-celui-qu-on-croit
Rédigé par : Christophe GRUDLER | 09 février 2013 à 18:07