Ce matin, dans L’Est Républicain, Jean-Pierre Chevènement raconte une anecdote sur moi.
Voilà le petit écho signé de Jean-Pierre Tenoux sous le titre « La différence entre Grudler et Mitterrand » :
« En privé, Jean-Pierre Chevènement s’amuse des efforts déployés de longue date par Christophe Grudler pour conquérir l’hôtel de ville de la Cité du Lion. « Il a même écrit un livre sur « Les maires de Belfort » en se disant qu’un jour, il y ajouterait son propre chapitre », s’amuse l’ex-ministre. La devinette préférée de Chevènement, maintes fois servie à ses interlocuteurs : « Vous savez la différence entre Mitterrand et Grudler ? A huit ans, Mitterrand disait : je serai président de la République ou pape. Au même âge, Grudler, lui, disait : je serai maire de Belfort ou maire de Belfort ! »
Comme souvent avec Chevènement, c’est très drôle, et en même temps, depuis longtemps, il a tout compris de ma détermination et de ma volonté à me mettre au seul service de Belfort.
Cette anecdote m’en évoque une autre : je me souviens très bien de la présentation officielle du livre « Les maires de Belfort de 1800 à nos jours », que j’avais écrit avec mon ami André Larger. C’était en 1993, dans le bureau du maire de Belfort de l’époque, Jean-Pierre Chevènement. Ce qui était sympa, c’est qu’il y avait dans la pièce trois maires de Belfort : Jean-Pierre Chevènement, alors en poste, Milo Géhant, maire de 1977 à 1983, et Pierre Bonnef, maire de 1974 à 1977. Les trois avaient un « historique relationnel » costaud mais se retrouvaient là dans la plus grande des convivialités.
A l’époque, je ne faisais pas encore de politique. J’avais déjà écrit des articles d’histoire et des livres, et j’avais beaucoup arpenté Belfort comme correspondant de presse. Après la présentation officielle du livre, Milo Géhant se tourne vers moi et me dit :
-« Dis Grudler, tu me dédicaces mon livre… »
Evidemment, j’obtempère… mais avec un problème majeur : difficile de dédicacer debout ! Et dans le bureau du maire, il n’y a qu’un seul endroit pour s’asseoir. Je n’hésite pas une seconde : je prends le fauteuil du maire, je m’assieds derrière son bureau et je commence à dédicacer le livre de Milo Géhant.
Jean-Pierre Chevènement me voit et, toujours à l’affût d’un bon mot, lâche à la cantonade :
- « Monsieur Grudler, mon siège de maire n’est pas encore à prendre »
J’esquisse un sourire et, tout en terminant ma dédicace, je pense au fond de moi :
- « Si vous saviez… »
Aujourd’hui, nous y sommes !!
Commentaires