J'ai appris avec peine la disparition de Louis Bertrand, l'un des derniers
déportés et résistants du Territoire de Belfort. Après lui, ils ne sont plus
que six dans le département...
A Belfort, tout le monde connaissait "Louyot" - comme il était
surnommé affectueusement. Figure du quartier de la Pépinière, on le voyait
toujours participer aux cérémonies patriotiques, ou se promener calmement dans
la ville, aidé de sa canne, la casquette vissée sur la tête.
Marqué dans sa chair et dans son âme par son arrestation en 1944 en tant que
résistant, puis par sa déportation en Allemagne, il aimait apporter son
témoignage aux jeunes générations, et était à ce titre très impliqué dans la
réussite du concours national de la Résistance et de la Déportation.
Ancien dirigeant du PSU du Territoire de Belfort, il s'est toujours défini
comme un homme de gauche. Mais il n'a jamais été l'homme d'un "camp
politique". Il était avant tout un humaniste qui plaçait la valeur de
l'homme avant toute autre considération. Nos échanges historiques et politiques
se sont toujours basés autour du souvenir des hommes et des femmes acteurs de
la Résistance ou victimes du nazisme dans le Territoire de Belfort. Nous avons
beaucoup échangé autour de Georges Blind, le "Fusillé souriant", sans
oublier ses camarades Milo Gehant ou Hubert Lallemand, déportés comme lui,
qu'il côtoyait à la FNDIRP.
Dans ces moments de peine, et de souvenir, j'adresse à toute sa famille mes
condoléances émues.
Louis Bertrand avait participé en 2005, avec de jeunes Belfortains, à la commémoration de la "Marche de la Mort", au camp d'Halberstadt, où il avait été détenu.
Commentaires