La sécurité à Belfort est un enjeu fort. Lors du Conseil Municipal du jeudi 27 Juin, un rapport nous a été présenté sur le CISPD (Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance). Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention sur ce sujet:
"Depuis trois ans, notre assemblée communale n’a pas délibéré sur les questions liées à la sécurité de ses concitoyens. Il était temps, ce jour, de parler de stratégie territoriale de sécurité, à l’heure où de très mauvais indicateurs se multiplient sur Belfort :
- Augmentation des atteintes volontaires aux personnes (+15% en 2012)
- Augmentation du braquage de commerces
- Incendie nocturne d’engins de chantiers un peu partout dans la ville
- Dégradation de vélos Optymo à la Pépinière, aux Résidences et aux Forges
En 2012, sur la zone de police de Belfort, nous assistons heureusement à une baisse de la délinquance générale constatée. Mais par un effet plumeau, cette même délinquance progresse en zone rurale.
En regardant davantage les chiffres dans le détail, nous pouvons dire qu’en 2012, des effets notables ont pu être obtenus sur l’atteinte aux biens, mais pas sur l’atteinte aux personnes. C’est donc pour nous une priorité d’y apporter une réponse rapide. C’est ce qu’attendent nos concitoyens.
Le rapport que vous nous présentez aujourd’hui n’apporte qu’une partie des réponses puisqu’il parle uniquement de « prévention de la délinquance », alors que pour nous l’action publique doit se poursuivre jusqu’à la « répression de la délinquance ».
Pour cela, lorsque des faits graves sont constatés, notre ville doit systématiquement porter plainte, avec constitution de partie civile.
Derrière, il y a aussi le problème de la Justice, qui manque de personnel tant dans la magistrature (au Parquet de Belfort, 2 postes non pourvus sur sept !) qu’au SPIP, chargé du suivi des délinquants (70% des délinquants sont des récidivistes), avec une incapacité des services à faire un suivi pour une vraie réinsertion sociale des personnes.
La première réponse à apporter par la Ville de Belfort est bien celle là :
- Demander à l’Etat de donner les moyens à la Justice pour qu’elle fonctionne de la meilleure façon possible
- Au-delà de la Justice, tant pour la prévention que la sanction, il faut donner les moyens aux corps de métier concernés, ainsi qu’aux associations impliquées par le dispositif. Sinon tout sera fait à minima, et nous ne pouvons pas nous le permettre.
La deuxième réponse à apporter par la Ville de Belfort et l’agglomération :
- C’est d’aider à la création d’emplois et de richesses car il est établi qu’il y a une corrélation directe entre sécurité et emploi. Lorsque le chômage baisse, et que les emplois sont présents, la délinquance urbaine baisse. Il y a moins de vols avec violence, de braquage ou de cambriolage.
Alors en attendant, oui, il y a cette « Stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance », qui permet de dire que l’on a fait quelque chose, mais qui ne va pas inverser la tendance sur le fond.
Allons y, créons des Observatoires, des outils de diagnostic, des comités theodules…et donnons-nous bonne conscience. Cela remplace les discussions de jadis niant les problèmes « de sécurité » pour disserter sur le « sentiment d’insécurité » : autant de palabres pour occuper ses soirées sans résoudre le vrai problème.
Bien sûr, il y a - dans cet arsenal de bonnes intentions – des choses pertinentes :
- La sécurisation des commerces
- Le développement maitrisé de la vidéo-surveillance
- Les chantiers jeunes
- La Coordination Police nationale/Police municipale
- L’Aide aux victimes
- Les Mesures de réparation pénales et TIG
Ce sont les raisons pour lesquelles nous voterons en faveur du plan qui nous est présenté. En ayant conscience qu’il est insuffisant et qu’il n’est pas chiffré.
Jusqu’en 2010, nous votions dans cette assemblée chaque année un crédit de 250.000 euros au titre du Contrat local de sécurité (avec des aides de l’ANRU et du Conseil général). Cela permettait de financer des opérations de prévention technique comme le renforcement de l’éclairage public, la pose d’alarmes, de portes renforcées pour nos bâtiments municipaux.
Cela permettait d’avoir une action lisible et concrète sur le terrain, à même de rassurer nos concitoyens. Une telle action de proximité manque cruellement aujourd’hui dans notre ville.
Par ailleurs, le Contrat local de sécurité prévoyait une évaluation régulière des résultats obtenus. Les conseillers municipaux de Belfort n’ont pas eu cette chance, et nous le regrettons…
Plus globalement, c’est une approche différente qu’il faut avoir pour la sécurité à Belfort, autour des trois axes que sont l’éducation, la prévention et la sanction.
Nous aurons l’occasion – dans les prochains mois – de vous présenter les idées concrètes que nous souhaitons appliquer dès 2014 pour que nos citoyens se sentent en parfaite sécurité. Nous y sommes déterminés."
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