J’ai été reçu ce lundi 15 juillet par Monsieur le préfet du Territoire de Belfort afin de lui présenter mes propositions pour le redécoupage des cantons de notre département, dans le cadre de la réforme territoriale qui s’appliquera en 2015. Comme je m’y étais engagé, tant au Conseil général qu’au Conseil municipal de Belfort, je rends publiques ce jour mes réflexions sur le sujet. Je suis le premier élu, et je n’espère pas le dernier, à faire part publiquement de mes propositions. Ce serait en effet une catastrophe si le redécoupage des cantons se faisait dans le secret des cabinets, en fonction de petits arrangements entre amis pour protéger tel ou tel pouvoir.
Ce que vous allez lire ci-dessous est une proposition de base. Nous n’avons pas la prétention de croire que c’est la vérité absolue, et nous sommes ouverts à toute réflexion complémentaire avec les autorités administratives, ou avec les autres forces politiques du département. Plus il y aura de consensus, plus la réforme sera acceptée de la population…
Postulat de base : Le conseil général du Territoire de Belfort est le garant des équilibres territoriaux. Dans le cadre de la réforme faisant passer le nombre de cantons de 15 à 9, il convient que ces équilibres soient maintenus.
Autre postulat de base : Nous formulons ces propositions avec la plus grande honnêteté intellectuelle, sans calcul politicien, estimant ce qui serait bon et logique pour les futurs cantons du Territoire de Belfort. Nous n’avons utilisé aucuns des derniers résultats électoraux pour sortir cette analyse territoriale.
Nous proposons de répartir ces cantons de la façon suivante :
- 3 cantons urbains sur la ville de Belfort
- 3 cantons de l’agglomération belfortaine
- 3 cantons ruraux
Tant que faire se peut, il nous semble important d’y arriver par la fusion de cantons, et non par un redécoupage administratif complexe des communes.
La population du Territoire de Belfort est de 142.911 habitants. La population « moyenne » d’un canton devrait être de 15.879 habitants, avec une variation de + ou – 20%
Un redécoupage de la sorte tient compte des grands équilibres de la population : en simplifiant, on peut dire que 1/3 habite Belfort, 1/3 habite l’agglomération et un dernier tiers habite les zones rurales.
Cantons ruraux
- fusion des cantons de Delle et Beaucourt : 17529 habitants
- fusion des cantons de Giromagny et Rougemont : 18171 habitants
- fusion des cantons de Grandvillars et Fontaine (moins les communes de Bourogne et Morvillars rattachées à Danjoutin) : 15580 habitants
Delle et Beaucourt ont la même identité, le long de la frontière suisse.
Giromagny et Rougemont représentent le pays sous-vosgien.
Grandvillars et Fontaine sont la zone rurale centrale.
Cantons de l’agglomération belfortaine
- fusion des cantons de Valdoie et Offemont : 16112 habitants
- canton de Danjoutin modifié (voir ci-dessous): 12401 habitants
- canton de Châtenois modifié (voir ci-dessous): 13040 habitants
Le canton d’Offemont faisait déjà partie autrefois du canton de Valdoie.
Le canton de Châtenois pourrait être agrandi en reprenant 3 communes du canton de Danjoutin : Sevenans (qui, historiquement, a toujours été rattachée aux paroisses de Bermont et Trevenans), Meroux et Moval.
Le canton de Danjoutin pourrait quant à lui reprendre deux communes du canton de Grandvillars actuel : Bourogne et Morvillars, qui font toutes les deux parties de la Communauté de l’agglomération belfortaine (CAB)
Ces modifications maintiennent la continuité territoriale des cantons concernés.
Cantons de Belfort
- fusion des cantons de Belfort Ouest et Belfort Sud : 17102 habitants
- fusion des cantons de Belfort Nord et Centre : 18488 habitants
- maintien du canton de Belfort Est : 14488 habitants
Le grand quartier des Résidences est reconstitué en fusionnant Ouest et Sud.
L’axe majeur du « faubourg de Vosges » (avenue Jean-Jaurès) est reconstitué en fusionnant Nord et Centre.
Belfort Est a le plus de potentiel de développement démographique.
Une option à examiner : ajouter au canton de Belfort-Est le quartier Bougenel-Faubourg des Ancêtres. Cela permettrait de rééquilibrer la population entre cantons urbains, et de faire de la fusion Centre-Nord une vraie cohérence géographique avec l’avenue Jean-Jaurès pour axe structurant, de la place de la Résistance jusqu’à Valdoie.
Enfin, il est pour nous impératif que l’intégrité territoriale de Belfort soit conservée. La ville représente un tiers de la population du département, avec une spécificité importante qui doit être préservée. Tout dépeçage de la ville au profit de cantons de l’agglomération serait un très mauvais message, non seulement pour les élus de la ville, mais pour la population de Belfort toute entière.
Belfort a au contraire besoin d’être renforcée dans son rôle de deuxième ville de Franche-Comté. Toute tentative de dilution de son poids, d’abord dans le découpage cantonal, et demain dans le cadre de l’aire urbaine, porterait atteinte durablement à la dynamique du Nord Franche-Comté.
Voilà notre proposition de base. Nous n’avons cependant pas la prétention de croire que nous avons la vérité absolue, et nous sommes ouverts à toute réflexion complémentaire avec les autorités administratives, ou avec les autres forces politiques du département.
C'est une proposition de découpage qui semble tout à fait logique, et dans la defense de l'intérêt général. mais vous risquez de vous faire des ennemis avec tous les petits roitelets qui veulent défendre leur fief.
Rédigé par : Isabelle | 17 juillet 2013 à 10:53