J’ai participé ce vendredi soir à Joncherey dans le Territoire de Belfort, aux cérémonies marquant le 99e anniversaire de la mort du caporal Peugeot et du lieutenant Mayer, premières victimes de la guerre de 1914-18, tués le 2 août 1914 vers 10 h du matin. J’ai déjà eu l’occasion de parler de cet épisode sur mon blog (Lire l'article....)
Un moment de recueillement profond avec, comme chaque année, de nombreuses autorités civiles et militaires, et un public important.
Le caporal Peugeot était instituteur de métier. D'où la réflexion ci-dessous, que je vous propose.
« En 1913, un an avant le drame de Joncherey et un an avant de mourir lui-même au front, l’écrivain français Charles Péguy a publié un roman dans lequel il donne un surnom qui restera, pour qualifier les instituteurs de la IIIe République.
Il déclare toute son admiration pour ces hommes qui sont, écrit-il, « les hussards de la République », sortis de « cette école normale qui semblait (être) un régiment inépuisable. » d’où les maîtres sortaient avec une mission : instruire la population française.
En pleine jeunesse, à 21 ans, le caporal Jules-André Peugeot aurait sans doute aimé instruire de longues années encore la population française et ses petits écoliers de Franche-Comté. Le destin et la guerre en ont décidé autrement. Comme pour des milliers d’autres instituteurs après lui. L’école normale n’était pas, hélas, un régiment inépuisable ; elle a payé un lourd tribut à la guerre.
Ici même à Joncherey, le 2 août 1914, alors que la mobilisation générale était décrétée, et que l’Allemagne envahissait déjà le Luxembourg, deux hussards se sont donc retrouvés dans un face à face mortel.
- Le lieutenant prussien Mayer, 22 ans, hussard à cheval du IIe Reich allemand
- Le caporal français Peugeot, 21 ans, hussard de la République française dans le civil, et fantassin dans l’armée
Deux jeunes gens tués à la fleur de l’âge, en tout premiers dans une longue liste mondiale de 18 millions de morts civils et militaires.
C’est bien ici à Joncherey que tout a commencé. Et c’est bien ici, l’année prochaine, pour le Centenaire, que tout se poursuivra par l’amitié franco-allemande retrouvée, autour d’une rencontre entre les descendants du lieutenant Mayer et du caporal Peugeot.
Bravo à Monsieur le Maire, à son conseil municipal et au Souvenir français pour cette belle initiative.
Grâce à eux, la mémoire du caporal Peugeot sera perpétuée. Son symbole, son sacrifice au nom d’un idéal républicain, au nom de valeurs universelles, seront transmis aux nouvelles générations.
Ainsi, le caporal Peugeot continuera à instruire la population française, comme c’était sa vocation de hussard de la République.
Une belle leçon de vie, bien plus forte que la mort. »
Avec un soldat du 44e RI, le régiment du caporal Peugeot, en tenue 1914.
Cher monsieur Grudler,
Votre présence dans une cérémonie importante pour notre département prouve que vous êtes un homme politique respectueux des valeurs de notre république. Valeurs importantes, je relève votre intérêt pour l'histoire, cela vous honore. Nous sommes dans une terre d'histoire et beaucoup ont tendance à vouloir la politiser... J'ai remarque que certaines personnes n'hésite pas à utiliser les cérémonies de souvenir et de memoire pour critiquer telle ou telle politique. On a le droit de pas etre d'accord avec cette politique mais de la a exploiter un lieu de memoire. C'est irrespectueux vis à vis de ceux qui ont été des victimes de l'histoire. Ne l'oublions pas... C'est le moins qu'on puisse dire. Comme beaucoup, les personnes présentes ont été choqué. Non à l'exploitation politicienne de la memoire et de l' histoire voilà le mot d'ordre... Merci pour votre présence et le respect dont vous avez fait preuve lors de la cérémonie du 2 août. Citoyen de Belfort, je crois qu'il faut un maire qui sache respecter cela... Trop longtemps Belfort a des élus qui veulent exploiter l'histoire à des fins personnelles, trop souvent des bêtises sont racontées, vous savez respecter cette science... C'est une qualité, gardez-la!!!
Cordialement
Rédigé par : Divisiondesas | 03 août 2013 à 13:04