La préfecture du Territoire de Belfort a pris la décision d'interdire les activités nautiques et la consommation des poissons suite à un nouveau "bloom algal" sur l'étang des Forges de Belfort. C'est une mesure sanitaire légitime sur laquelle je ne ferai pas de commentaire, tant les toxines dégagées par les algues bleues (et notamment les microcystines) peuvent être dangereuses pour la santé des êtres vivants (humains et animaux).
En revanche, en tant que conseiller général du secteur, je suis très en colère contre la Communauté d'agglomération belfortaine (CAB) et ses anciens dirigeants, qui ont menti aux Belfortains, et qui ont mal géré les travaux de curage de l'étang, sensés empêcher le retour des algues et des toxines.
Lorsque la CAB a engagé plus de 2 millions d'euros pour un curage à sec de l'étang des Forges, elle avait vendu ce projet en expliquant qu'il n'y aurait plus de prolifération d'algues bleues, et que cela en serait terminé avec les risques sanitaires liés. 200.000 mètres-cube de vase devaient être retirés. Mais une fois l'étang à sec et les camions à l'œuvre, la CAB s'est rendu compte d'une mauvaise estimation des quantités de boues : au lieu de 200.000, il y avait entre 300 et 400.000 m3 !!!
Non seulement la CAB n'a pas procédé à l'enlèvement de ces mètres-cube supplémentaires, mais elle a également réduit de 10% la quantité retirée, afin de réduire le coût.
L'étang des Forges a été remis en eau avec près de 200.000 m3 de boues encore stockées au fond !!! (Comme on le voit sur la photo ci-dessus, prise lors de la remise en eau.)
Je m'en étais alors ému auprès d'Etienne Butzbach, président de la CAB, qui m'a affirmé que la quantité retirée suffirait à diminuer le réchauffement de l'eau, et donc à empêcher le développement des algues. Une partie des boues partirait également lors des vidanges complètes tous les quatre ans...
Les événements récents prouvent que la CAB avait tort. Force est de constater que l'on est retourné à la case départ, avec un retour d'algues dangereuses comme avant le curage, et avec des travaux faits à moitié... Je ne peux que condamner cette politique.
Maintenant, il faut agir sans attendre de nouvelles crises:
- il faut continuer à effectuer des mesures de la qualité de l'eau après le 31 août (date normale de fin des analyses d'eau par la DDASS)
- il faut programmer dès cet automne une vidange complète de l'étang, afin d'évacuer une partie de la vase avant sa sédimentation
- je demanderai au nouveau président de la CAB de communiquer dès que possible les hauteurs de vase relevées dans l'étang des Forges, afin de déterminer une évolution et de pouvoir continuer à agir le cas échéant.
- enfin, l'aménagement d'une jetée dans la partie ouest de l'étang, par remblayage avec les terres polluées de l'ancienne décharge Baumann, n'est sans doute pas de nature à arranger la situation. Il faut arrêter les travaux et analyser ces terres jetées dans l'étang.
La jetée en cours de construction.
Il faut être cynique ou totalement irresponsable pour faire une jetée avec des terres polluées. Les polluants contenus dans ces terres ont du déjà commencé à se diffuser dans l'eau de l'étang. Qui sait si à terme il n'y aura pas des conséquences graves sur la vie aquatique, puis sur les espèces (oiseaux par exemple) qui s'en nourrissent. Sans parler des conséquences sanitaires sur les poissons pêchés pour la consommation humaine. Des analyses de l'eau doivent également être faites aux alentours de cette jetée.
Rédigé par : Philippe | 04 septembre 2014 à 12:57
c'est quoi encore cette nouvelle
Rédigé par : marcel | 30 août 2014 à 13:23