J'ai appris, avec une profonde tristesse, la disparition Gilbert SIGRIST, pianiste et chef d’orchestre de renommée internationale.
Il s'est éteint ce samedi 2 mai 2020 après-midi, au Mitan à Montbéliard, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 82 ans.
Il avait été pianiste puis chef d’orchestre de Gilbert Becaud de 1964 à 1978, et avait aussi accompagné Rika Zaraï, Barbara, et enfin Charles Aznavour de 1986 à 2000.
Très touché d’avoir été prévenu personnellement par la famille, je souhaite rendre hommage à un artiste complet, follement amoureux de la musique, et viscéralement attaché à sa ville de Belfort, où il partageait sa résidence avec Paris.
Je travaillais à la rédaction d’un ouvrage de souvenirs avec Gilbert.
Gilbert SIGRIST est né en février 1938 à Belfort, et a grandi dans le quartier de la Pépinière, où ses parents tenaient une épicerie au 76 rue Foltz.
Il a appris la musique au Conservatoire de Belfort et s’est d’abord fait connaître en 1962 en composant les musiques de documentaires sur Peugeot : « Bienvenue chez Peugeot », « Sortie de la 204 » (qui a reçu le prix du meilleur documentaire), « Sortie de la 404 ».
Ces petits films passaient aux Actualités dans les salles de cinéma, où les Français découvrent pour la première fois la musique de Gilbert SIGRIST.
Fin 1962, il est régisseur d’orchestre à Paris. Rika Zaraï cherche un pianiste. Il postule, et le lendemain part en tournée avec elle. C’est le début d’une longue carrière dans le show biz, marquée par sa rencontre avec Gilbert Bécaud, dont il deviendra le pianiste puis chef d’orchestre de 1964 à 1978. Il est en tournée dans le monde entier, et se retrouve en 1964 avec Bécaud sur la place Rouge à Moscou, en compagnie de leur guide Nathalie…qui inspirera la célèbre chanson.
Il sera aussi le pianiste de Barbara et enfin de Charles Aznavour.
Musicien complet, Gilbert SIGRIST était également compositeur. Fan de jazz, il fondera avec son fils, Laurent, le « Gilbert Sigrist Trio ,» pour lequel il obtiendra plusieurs distinctions et reconnaissances de la profession.
Globe-trotter, il n’oubliait cependant jamais Belfort, où il résidait souvent, entre deux tournées ou séjours à Paris.
En 2016 à Belfort, il recevait un « Lion d’Or » pour l’ensemble de sa carrière, à l’occasion d’une cérémonie organisée par les Editions du Lion.
Il luttait déjà courageusement contre la maladie qui le diminuait petit à petit. Mais au fond de lui, il y avait toujours une petite note de musique qui le faisait tenir, et entrevoir des projets musicaux avec une gourmandise d’enfant.
Je présente mes sincères condoléances à son épouse, à ses enfants et à toute la famille.
Belfort et la France perdent un de leurs grands artistes. Je trouverais légitime que, demain, un lieu musical de Belfort porte le nom de Gilbert SIGRIST.
Photos :
- Remise du Lion d’Or en 2016 à Belfort (crédit Les Editions du Lion)
- Une des dernières photos de Gilbert Sigrist, chez lui en septembre 2019 à Belfort. (photo Chr. Grudler)
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