Le Ministère de l’intérieur n’en a fait qu’à sa tête pour le redécoupage des cantons du Territoire de Belfort, publié jeudi au Journal Officiel. A l’image de ce que fait localement M. Butzbach, la concertation n’était qu’une apparence. C’est son projet initial qui est retenu. Point barre. Je dénoncerai toujours avec force cette méthode, et ce tripatouillage électoral.
C’est d’autant plus bête que le projet en lui-même présentait des éléments intéressants, notamment pour la représentation des communes de la première et de la deuxième couronne autour de Belfort.
Sur Belfort-ville, c’est le grand tripatouillage dans la plus totale incohérence : merci Yves Ackermann et Etienne Butzbach, qui ont concocté ce brillant projet ! Les gens ne vont pas s’y retrouver. Expliquez donc à un habitant de la Méchelle (Nord-Ouest de la ville) qu’il sera dans le même canton qu’un habitant de la rue des Perches (Sud Est), expliquez aux habitants de la Miotte qu’ils seront définitivement rattachés aux Forges, avec suppression de leur bureau de vote, en coupant leurs liens de vie quotidienne avec le quartier de la Vieille-Ville, etc.
J’avais proposé de grands principes simples au ministère :
- Articuler les trois cantons de Belfort autour des limites naturelles que sont la voie de chemin de fer et la Savoureuse (trois espaces cohérents et démographiquement proches)
- Recréer le bassin de vie unique qu’est le quartier des Vosges, de Valdoie au centre-ville : au lieu de cela le ministère de l’intérieur maintient une coupure artificielle au niveau du square de la Roseraie…
Les Belfortains sont les dindons de la farce de ce tripatouillage électoral.
Dans le Territoire de Belfort, le redécoupage ne tient pas compte des intercommunalités – contrairement aux directives nationales - ce qui est également gênant : Morvillars, commune de la CAB, se trouve ainsi séparée de sa voisine Bourogne, maintenant rattachée au canton de Châtenois-les-Forges. Tout cela pour qu’Yves Ackermann fasse plaisir à Christian Rayot, le conseiller général de Grandvillars, qui souhaitait garder Morvillars dans sa besace électorale.
Enfin, ce projet ne tient pas du tout compte des circonscriptions législatives, M. Ackermann anticipant ainsi une réforme, qui prévoit la réduction du nombre de députés, notamment dans le Territoire de Belfort.
Il risque donc d’y avoir plusieurs recours au Conseil d’Etat contre ce projet mal ficelé… Dans d’autres départements également, de nombreux recours ont été engagés par des formations politiques qui contestent vivement ce redécoupage décidé sur un coin de table dans l’opacité la plus totale et sans aucune concertation. Je m’associe à ce mouvement de contestation.
Les commentaires récents