CHRISTOPHE GRUDLER

Décomptes publics: le Territoire de Belfort montré du doigt

 Le département du Territoire de Belfort se classe à la 93e position sur les 99 départements de France pour la qualité de sa gestion, assure le site Décomptes publics, qui a passé au crible les comptes administratifs du Conseil général.

Notre département gagne un bonnet d'âne dont il se serait bien passé. Le constat est affligeant pour les emprunts souscrits (127 euros par habitant, contre 74 pour la moyenne de la strate), le résultat financier (82 euros par habitant, contre 104 pour la strate). La dette progresse de 14% lorsque la moyenne de la strate est de seulement 6%...

Ce résultat peu glorieux doit cependant être analysé objectivement, car il y a des circonstances atténuantes : les départements de la même strate sont plus ruraux que nous et n'ont pas à subir une dette sociale aussi forte (RMI, APA...). Par ailleurs, l'Etat n'ayant pas tenu ses engagements, il manque plusieurs millions d'euros qu'il a bien fallu trouver quelque part pour aider nos personnes âgées ou nos personnes en exclusion.

Cette modération dans la critique ne doit pas masquer l'essentiel: nous donnons une image de mauvaise gestion, qui peut être très préjudiciable pour attirer des investisseurs ou pour obtenir des prêts bancaires dans de bonnes conditions.

Plutôt que de ronronner, le Conseil général du Territoire de Belfort doit se remettre en cause pour être à nouveau sur de bons rails, ceux de la bonne gestion et du développement de la richesse pour tous ses habitants. Voilà un sujet qui ne manquera d'apporter un élément d'animation à la réunion du Conseil général de ce lundi 24 juin.

Piscine des Résidences: "un acte inadmissible qui nécessite une réponse ferme"

Une nouvelle fois, la piscine des Résidences est le théâtre d’incivilité. A la fermeture des bassins, un baigneur ne souhaitant pas sortir a mis une gifle à une maitre-nageuse en charge de la sécurité du bassin.

C’est un acte inadmissible qui nécessite une riposte ferme, et qui - au-delà de ce mauvais fait divers - doit trouver une réponse structurelle de la CAB. J’apporte mon entier soutien à la maitre-nageuse victime et à l’ensemble du personnel de la piscine qui n’a pas à subir ce genre d’agression.

Il est important que des mesures concrètes soient enfin prises et appliquées pour assurer la sécurité du site.

La piscine du Parc étant située en ZUS, il faut d'abord que les mesures d'accompagnement prévues par le CUCS soient renforcées. Les effectifs d'encadrement doivent pouvoir s'adapter à la météo, plutôt que de simplement tenir compte des mois de juillet et août.

Nous proposons également de créer une permanence ou un poste de Police municipale afin d'assurer une présence dissuasive et de pouvoir intervenir très rapidement en cas de besoin. C'est plus utile que de verbaliser les automobilistes au centre-ville pendant les travaux...

La CAB va porter plainte, et c'est en effet ce qu'il faut faire. Cela doit être systématique devant de tels faits.

Il est impératif que chaque Belfortain puisse profiter de la piscine du parc en toute sécurité et que les agents de la CAB puissent travailler en toute sérénité.

 

Une superbe journée

Ma journée de samedi dernier, le 15 juin, a été très chargée. De 8h à 21h, j’ai parcouru la ville de Belfort, de manifestations en fêtes, de rencontres en inaugurations.

J’en suis rentré un peu fatigué physiquement, mais surtout extrêmement heureux d’avoir pu rencontrer de nombreux Belfortains, et d’avoir pu échanger avec eux.

J’ai eu envie de vous faire partager ces moments de bonheur.

Après avoir commencé la journée en rencontrant des motards (voir mon billet précédent : Lire…), j’ai eu, comme tous les ans, le plaisir d’aller rencontrer nos anciens Belfortains, réunis à l’Atria, pour le traditionnel repas offert par la Mairie. Ce sont de jeunes anciens, puisqu'il suffit d'avoir plus de 60 ans pour participer. J'ai salué chaleureusement plusieurs doyens qui ont fait le déplacement, âgés de 93 à 98 ans !!!

Quel bonheur de retrouver d’année en année nos ainés, d’échanger avec eux, d’entendre leurs avis éclairés sur la vie Belfortaine. Et surtout d'entendre leur bon sens ! J’ai eu aussi une très forte pensée pour ceux qui n’étaient pas présents cette année ou qui nous ont quittés.

J’ai dû me forcer à partir après 3 heures d'échanges, en veillant à n'oublier personne, pour poursuivre ma journée et me rendre à la fête du quartier des Glacis. Ambiance beaucoup plus jeune, bien sûr, mais tout aussi agréable. En compagnie de Michel Collino et Jean-Pierre Thurnherr, mes délégués de quartier, j’ai pu constater que cette année encore, les bénévoles du quartier avaient fait un travail remarquable pour que cette fête soit un succès. Et les rencontres que j’ai pu faire avec les habitants de ce quartier, un des plus importants de mon canton, m’ont toutes enchanté.

Je me suis rendu ensuite à la fête de l’Enfance, au parc François Mitterrand. Autre dimension, autres moyens, mais tout autant de convivialité et d’investissement de la part des bénévoles des associations ou organismes présents. Ici aussi, j’ai pu m’entretenir et échanger sur les difficultés qu’ils rencontrent, mais qu’ils arrivent toujours à surmonter grâce à un investissement sans faille.

Entre 2 fêtes, j’ai été à la rencontre des habitants du Champ de Mars, en compagnie de Julie De Breza et Cindy Girard, déléguées du quartier des Forges. Ils m’ont exposé leurs difficultés et leurs craintes quant à la sécurité de leurs enfants, du fait de la conception même du quartier. Avec mes déléguées de quartier, nous avons pris note de leurs demandes et allons mettre tout en œuvre pour qu’elles soient traitées le plus rapidement possible.

Dernière fête de la journée, celle des Résidences. Là encore, beaucoup de satisfaction à rencontrer les bénévoles (ceux de l’Association Jacques Brel en particulier), et à discuter avec les jeunes du quartier, dont beaucoup se sont investis pour que cette fête soit une réussite.

Je n’oublierai pas de citer également ma visite à la galerie Cheloudiakoff, rue des Capucins, qui m’a permis de voir le travail remarquable réalisé dans ce vieux bâtiment industriel, pour en faire un lieu convivial et très agréable.

Et je finirai ce récit, comme s’est terminée ma journée, par l’inauguration de l'atelier de Carine Figueras dans la vieille ville. Cette jeune artiste fait un travail d'excellente qualité, marqué par son séjour en Asie où elle a suivi son mari en déplacement professionnel. Son vernissage, en plein air sur la place de la Petite Fontaine, était très convivial, du fait de la présence nombreuse de voisins, de parents et d'amis.

Grande journée donc, mais correspondant parfaitement à ce qui me motive : le contact, la rencontre des Belfortaines et des Belfortains. Cela me permet de mieux cerner leurs préoccupations et leurs idées afin, demain, d'y apporter les meilleures réponses.

 

 

 

A la fête des Glacis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fete de l'Enfance au parc Mitterand 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BBQ aux résidences

 

 

 

 

 

 

 

Avec les jeunes aux Résidences.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Superbe exposition à la galerie Cheloudiakoff 

Décès de l’architecte Patrick Lanzini : « Belfort perd un vrai créatif »

J’apprends avec tristesse la mort de l’architecte belfortain Patrick Lanzini, à l’âge de 56 ans, après une courte maladie.

C’était un homme sympathique et compétent, qui avait toujours plaisir à présenter son travail lors de l’inauguration des nombreux projets qu’il a mené à bien, tout particulièrement sur mon canton où il avait installé ses bureaux (rue Albert Camus, ZAC de la Justice).

Nous lui devons un gros travail dans la rénovation des collèges du Territoire de Belfort. Il a notamment complètement transformé le collège Vauban aux Glacis, aujourd’hui très fonctionnel et moderne. Parmi l’immense travail qu’il a réalisé sur la seule ville de Belfort, Patrick Lanzini est intervenu sur le Techn’hom (Bâtiment GE), au Conseil général (aménagement du hall d’accueil par exemple) ou aux Résidences.

Avec sa disparition, Belfort perd un vrai créatif. Dans ces moments douloureux, j’adresse mes condoléances émues à toute sa famille.

 

 

 

 

Le complexe tertiaire du Millénium, sur les Hauts de Belfort, du à Patrick Lanzini.

Débat proposé par Christian Proust: Je refuse "de participer à une farce"

Samedi dernier, lors d'une rencontre aux Feux de la Saint-Jean des Résidences, Christian Proust m’a proposé un débat face à lui le 26 juin prochain.

Je ne participerai pas à cette farce, cette pantalonnade, organisée dans le but de valoriser la candidature de M. Proust.

Le piège est grossier: il s'agit de servir de faire valoir à M. Proust, qui jouit d'une piètre image dans la population belfortaine, notamment à cause de ses errements à la Sempat, de ses dérives sur Optymo et de ses cumuls de fonctions. Je ne lui servirai pas de caution en m'affichant à ses côtés.

Je ne l'aiderai pas non plus à se refaire une "virginité" démocratique, lui qui a participé à la confiscation de la Démocratie à Belfort, en imposant une chape de plomb pendant trente ans.

Je n'ai jamais eu peur de débattre, ni avec M. Proust, ni avec aucun autre candidat à la mairie de Belfort. Cependant, il y a deux manques graves dans ce qui est présenté:

     - un tel débat ne peut pas être organisé par un candidat lui-même, sauf à vouloir en fausser l'esprit. Il faut un arbitre neutre

     - un tel débat doit se dérouler en présence du maire de Belfort, et pas seulement avec l'un ou l'autre de ses prétendants...

Si ces deux conditions sont réunies, alors oui, un débat de fond sur l'avenir de Belfort et de l'agglomération est possible. Nous avons encore de longs mois de campagne électorale pour cela.

 En attendant, je préfère poursuivre mes échanges directs avec les Belfortains et m'intéresser à leurs préoccupations. Ces échanges sont bien plus satisfaisants, sérieux et constructifs que des joutes politiques d'un autre temps

Visteon à Fontaine: oui, en rationalisant les bâtiments du site

Le déménagement de Visteon à l’Aéroparc de Fontaine peut être une nouvelle encourageante pour l’économie locale. Je propose de réutiliser le bâtiment vide de Gefco pour accueillir une partie des activités de Visteon "afin de limiter l'impact financier pour la Sempat, qui n'aura pas ainsi à investir 16 millions d'euros. 

L’équipementier automobile VISTEON qui est spécialisé dans la fabrication de planches de bord serait intéressé pour s’implanter sur l’Aéroparc de Fontaine.

Cette volonté de construire une nouvelle usine s’inscrit dans la nécessité d’améliorer la productivité en regroupant leurs 3 sites existants à savoir : deux à Rougegoutte, et un autre à Sermanagny.

Ces actuels sites de production et logistique n’offrent pas toutes les conditions optimales de production. L’un des sites de Rougegoutte est situé au cœur d’habitations.

Pour ce faire, la Sempat envisagerait de construire pour VISTEON une usine neuve sur l’Aéroparc de Fontaine.

Manifestement, il semble que VISTEON détienne un processus industriel qui rentre dans les critères de sélectivité de la SEMPAT (au contraire de la centrale laitière des Forges). Ce qui est une bonne chose.

L’investissement pourrait se monter à 16 millions d’Euros ce qui semble être une somme très importante au regard des paramètres suivants :

- Nous avons à faire une relocalisation d’une activité déjà présente sur le Territoire de Belfort.

- L’activité automobile connait des fluctuations très importantes ces dernières années. Il n’est pas évident que l’activité puisse se consolider et de fait permettre de rentabiliser cet investissement conséquent.

Dans ce contexte, il serait intéressant d’étudier la possibilité d’utiliser les locaux laissés vacants par la société GEFCO sur l’Aéroparc de Fontaine.

En effet, sur l’Aéroparc de Fontaine, GEFCO était spécialisée dans la gestion logistique de scooters et de motos principalement pour Peugeot PMTC et pour Triumph. Depuis quelques mois, après la perte des marchés, ces bâtiments sont vides.

Il serait donc opportun, voire judicieux, d’étudier avec attention cette possibilité.

S’il est possible d’utiliser un bâtiment relativement neuf, et de minimiser l’impact financier d’une telle opération, celle-ci pourrait se mener en économisant les deniers publics, et dans une cohérence d'aménagement de l'Aéroparc de Fontaine.

 

 

 

 

L'ex-batiment GEFCO à l'aéroparc de Fontaine.

 

 

 

 

 

 

Le bâtiment est toujours disponible.

Les motards sont sympas

J'ai participé ce samedi à l'opération "Motard d'un jour" organisé par la préfecture du Territoire de Belfort, avec sa Direction des territoires, et la FFMC90 (Fédération française des motards en colère). Une initiative destinée à montrer aux élus et à la presse les dangers que rencontrent les motards au quotidien.
Seulement trois élus non motards avaient répondu à l'invitation: Bertrand Chevalier, adjoint au maire de Belfort, Daniel Feurtey, conseiller général de Danjoutin, et moi-même. C'était la première fois de ma vie que je montais à l'arrière d'une moto.
Les organisateurs avaient prévu pour nous casque, blouson, gants, bottes... Le temps d'un petit briefing, et me voilà monté à l'arrière d'une belle moto routière, une Triumph 1300 cm3, conduite par Bernard Daguet, le secrétaire de la FFMC.
Tout au long du parcours, il me présente les obstacles et les dangers pour les motards: entre Danjoutin et Meroux, des glissières de sécurité simples, sans doublement à la base, ce qui peut provoquer des blessures graves si une moto glisse dessous. Plus loin des gravillons sur la route, plus loin encore des passages piétons glissants en cas de pluie...
Ce qui m'a le plus frappé au cours de ce périple à moto, c'est la différence de perception avec la voiture. Les chaussées dégradées se ressentent plus nettement: c'est le cas rue Jean de la Fontaine à la Pépinière par exemple, qui secoue très fortement pour les motos. Vivement un revêtement neuf !!
Plus globalement, je retiendrai plusieurs choses de cette expérience.

Tout d’abord, que j’ai rencontré des motards attentionnés, très préoccupés de notre sécurité, respectueux de tous les usagers de la route. Merci à eux pour cette rencontre sympathique.

Ensuite, le plus important, que les motards sont très vulnérables sur les routes, car tout peut aller très vite: une voiture qui pile, un aménagement routier inadéquat, et l'accident peut être là.
Enfin, c'est clairement le rôle des mairies d'associer les motards à leurs aménagements urbains. Cela peut éviter bien des erreurs.
Merci encore aux organisateurs pour cette découverte, riche d'enseignements pour moi.

 

 

 

Echanges fructueux avec les motards

 

 

 

 

 

Attentif aux instructions que me donne mon pilote.

Ce que je ne veux plus voir

L'histoire que je vais vous raconter pourrait prêter à sourire. Mais pour moi, elle est avant tout révoltante, et elle révèle un état d'esprit déplorable que je veux faire disparaître du Belfort de demain.

C'était il y a une dizaine de jours à Belfort. Il est midi et il fait beau, et de nombreux Belfortains en profitent pour manger en terrasse.

Rue Metz-Juteau, le restaurant "Au Bar du Palais" accueille sur sa terrasse un homme "important" à Belfort: Christian Proust, président du SMTC, et donc initiateur des travaux Optymo 2  Il a choisi d'y prendre son repas de midi.

Mais quelque chose le dérange: à deux pas de là, sur la place de la République, des ouvriers s'activent pour mener à bien le pharaonique projet Optymo 2 (42 millions d'euros). Et comme il faut couper les rubans avant les élections municipales, les entreprises doivent mettre les bouchées doubles. Certaines travaillent de nuit, et beaucoup pendant l'heure de midi, histoire de gagner du temps.

Mais sur cette terrasse de restaurant, les bruits des compresseurs, ou des scies hydrauliques coupant les pavés, ne plaisent pas à Christian Proust. Alors, il se lève, va à la rencontre des ouvriers, se présente et exige qu'ils arrêtent de travailler le temps qu'il mange !!!

Ceux-ci s'exécutent et Christian Proust peut savourer son repas en terrasse en toute quiétude...

Évidemment, dès qu'il quitte sa table, les travaux reprennent de plus belle !!! Et depuis, tous les jours à midi, les travaux se poursuivent au même endroit, sans que cela dérange Christian Proust, puisqu’il n’est plus là.

Triste, révoltante et affligeante, cette petite histoire est malheureusement révélatrice d'un comportement déviant de nos élites belfortaines. Elles se prennent pour des personnalités très importantes qui, comme sous l'Ancien Régime, ont leurs petits privilèges et un ascendant sur leurs sujets. C'est le fait du prince !!

En politique, certains rêvent de prendre la place de ces "grands élus" pour chausser les mêmes pantoufles et profiter à leur tour du système. Ce n'est pas mon cas.

Si aujourd'hui je suis prêt à remplacer le maire de Belfort et sa clique, c'est bien pour en finir avec ce système. Pas pour mettre mes amis dans la même position.

Un élu n'est pas supérieur aux autres. Il a les mêmes devoirs et les mêmes droits que tous les Belfortains. Ni plus, ni moins.

Fonctionner autrement, c'est mépriser les habitants de Belfort. Mon projet est au contraire de les respecter, et de me montrer digne de leur confiance en portant cette ville vers un nouveau développement, dont tous les Belfortains profiteront. Et en même temps de rester le même qu'aujourd'hui, sans être grisé par le pouvoir comme MM. Proust et Butzbach.

C'est un engagement ferme que je prends aujourd'hui devant vous, et sur lequel je vous demanderai de me juger, amis belfortains.

Décès de Louis Bertrand: "Louyot était avant tout un humaniste"

J'ai appris avec peine la disparition de Louis Bertrand, l'un des derniers déportés et résistants du Territoire de Belfort. Après lui, ils ne sont plus que six dans le département...
A Belfort, tout le monde connaissait "Louyot" - comme il était surnommé affectueusement. Figure du quartier de la Pépinière, on le voyait toujours participer aux cérémonies patriotiques, ou se promener calmement dans la ville, aidé de sa canne, la casquette vissée sur la tête.
Marqué dans sa chair et dans son âme par son arrestation en 1944 en tant que résistant, puis par sa déportation en Allemagne, il aimait apporter son témoignage aux jeunes générations, et était à ce titre très impliqué dans la réussite du concours national de la Résistance et de la Déportation.
Ancien dirigeant du PSU du Territoire de Belfort, il s'est toujours défini comme un homme de gauche. Mais il n'a jamais été l'homme d'un "camp politique". Il était avant tout un humaniste qui plaçait la valeur de l'homme avant toute autre considération. Nos échanges historiques et politiques se sont toujours basés autour du souvenir des hommes et des femmes acteurs de la Résistance ou victimes du nazisme dans le Territoire de Belfort. Nous avons beaucoup échangé autour de Georges Blind, le "Fusillé souriant", sans oublier ses camarades Milo Gehant ou Hubert Lallemand, déportés comme lui, qu'il côtoyait à la FNDIRP.
Dans ces moments de peine, et de souvenir, j'adresse à toute sa famille mes condoléances émues.

 

 

 

Louis Bertrand avait participé en 2005, avec de jeunes Belfortains, à la commémoration de la "Marche de la Mort", au camp d'Halberstadt, où il avait été détenu.

Chevènement et mon livre « Les maires de Belfort »

Ce matin, dans L’Est Républicain, Jean-Pierre Chevènement raconte une anecdote sur moi. 

Voilà le petit écho signé de Jean-Pierre Tenoux sous le titre « La différence entre Grudler et Mitterrand » :

 « En privé,  Jean-Pierre Chevènement s’amuse des efforts déployés de longue date par Christophe Grudler pour conquérir l’hôtel de ville de la Cité du Lion. « Il a même écrit un livre sur « Les maires de Belfort » en se disant qu’un jour, il y ajouterait son propre chapitre », s’amuse l’ex-ministre. La devinette préférée de Chevènement, maintes fois servie à ses interlocuteurs : « Vous savez la différence entre Mitterrand et Grudler ? A huit ans, Mitterrand disait : je serai président de la République ou pape. Au même âge, Grudler, lui, disait : je serai maire de Belfort ou maire de Belfort ! »

 Comme souvent avec Chevènement, c’est très drôle, et en même temps, depuis longtemps, il a tout compris de ma détermination et de ma volonté à me mettre au seul service de Belfort.

Cette anecdote m’en évoque une autre : je me souviens très bien de la présentation officielle du livre « Les maires de Belfort de 1800 à nos jours », que j’avais écrit avec mon ami André Larger. C’était en 1993, dans le bureau du maire de Belfort de l’époque, Jean-Pierre Chevènement. Ce qui était sympa, c’est qu’il y avait dans la pièce trois maires de Belfort : Jean-Pierre Chevènement, alors en poste, Milo Géhant, maire de 1977 à 1983, et Pierre Bonnef, maire de 1974 à 1977. Les trois avaient un « historique relationnel » costaud mais se retrouvaient là dans la plus grande des convivialités.

 A l’époque, je ne faisais pas encore de politique. J’avais déjà écrit des articles d’histoire et des livres, et j’avais beaucoup arpenté Belfort comme correspondant de presse. Après la présentation officielle du livre, Milo Géhant se tourne vers moi et me dit :

 -« Dis Grudler, tu me dédicaces mon livre… »

 Evidemment, j’obtempère… mais avec un problème majeur : difficile de dédicacer debout ! Et dans le bureau du maire, il n’y a qu’un seul endroit pour s’asseoir. Je n’hésite pas une seconde : je prends le fauteuil du maire, je m’assieds derrière son bureau et je commence à dédicacer le livre de Milo Géhant.

Jean-Pierre Chevènement me voit et, toujours à l’affût d’un bon mot, lâche à la cantonade :

 -          « Monsieur Grudler, mon siège de maire n’est pas encore à prendre »

 J’esquisse un sourire et, tout en terminant ma dédicace, je pense au fond de moi :

 -          « Si vous saviez… »

 

Aujourd’hui, nous y sommes !!