Jacques-Eugène Stauffer est mort samedi dans son appartement des Résidences, le quartier de Belfort qu'il affectionnait tant. Je perds un ami et un soutien très actif.
Cinéaste,
personnalité originale, passionné d'art et de culture, Jacques Eugène était
venu à Belfort il y a une vingtaine d'années, en provenance de Riedisheim près
de Mulhouse, sa patrie d'origine.
Nous
nous sommes rencontrés sur le terrain, aux Résidences. A priori, tout nous
séparait politiquement parlant: un brin anarchiste et révolutionnaire, avec un
peu de sympathie pour la gauche de la gauche, Jacques-Eugène Stauffer faisait
partie de ces déçus du système en place à Belfort.
Nous
nous sommes appréciés progressivement sur le terrain, en échangeant, en
rencontrant les habitants des Résidences. Il faut dire qu'on le reconnaissait
facilement : il avait toujours à la main sa caméra (montée maison...). Ses
feuillets phiiens, sa web tv étaient aussi sa façon de s'exprimer avec ses amis
artistes.
Dès
2001, nous avons partagé sur la situation politique de Belfort, nous avons fait
le même constat, et nous avons avancé ensemble. Il s'est dès lors engagé à mes
côtés, avec une foi inébranlable et le total désintéressement du militant.
Adhérent
de Nouveau Souffle pour Belfort, présent à toutes nos manifestations, engagé
dans nos campagnes (notamment en 2008 où sa plume inimitable sous le pseudonyme
du Monocle à permis d'animer fortement mon blog, le plus fréquenté, et le seul
ouvert à la contradiction de tous les candidats à la mairie de Belfort), il se
déplaçait toujours à pied et ou un bus. Nous avions plaisir à le ramener chez
lui après nos manifestations, et d'échanger encore un peu.
C'était
un humaniste, profondément attentif aux autres, révolté contre les injustices.
Avec ce côté artiste et bohème, il savait aussi avec talent et un verbe
inimitable, parfois avec le caprice de l'artiste, se faire entendre fortement
dans les instances où il siégeait, ce qui lui valait quelques inimitiés. Mais à
côté, c'était un cœur d'or.
Lors
du dernier repas du Comité des habitants, devant le CCRB, je l'ai vu fatigué,
affaibli, avec une très petite mine. Je m'en suis inquiété auprès de lui:
"Jacques-Eugène, vous allez bien?". "Monsieur Grudler ne vous
inquiétez pas, c'est juste un peu de fatigue". Pudique, il n'a pas voulu
en dire davantage...
Il
était encore présent à la réunion de mon équipe de campagne, ainsi que ma
soirée de lancement des municipales 2014, dont il était heureux du succès. À
l'issue de la réunion, il m'a dit se réjouir à l'avance de reprendre du service
sur le web, sous son pseudo du Monocle, pour ferrailler contre mes adversaires
politiques.
La vie
en a décidé autrement. Mais l'action se poursuit.
Jacques-Eugène
merci pour tout et regardez nous dans les mois qui viennent: vous serez fier de
nous, comme nous étions fiers et honorés de vous avoir à nos côtés.
Retrouvez Jacques-Eugène dans un film qui lui était consacré: Voir
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