Ce jeudi soir, les militants du parti socialiste désignaient leur tête de liste pour l'élection municipale de Belfort des 23 et 30 mars 2014. Sans surprise, ils ont choisi Etienne Butzbach, le maire actuel. L'adjointe Jacqueline Guiot s'enthousiasme sur Twitter:
Pourtant, lorsque l'on creuse un peu, M. Butzbach s'est fait élire avec seulement...68 voix ! Contre 7 pour son adversaire et premier adjoint Bruno Kern (qui a au moins eu le courage d'apporter un peu de contradiction dans une élection jouée d'avance).
Bref, aujourd'hui, lorsque le PS vote à Belfort... 75 personnes se déplacent. Une fois que l'on a retiré les collaborateurs du cabinet du maire de Belfort (dont l'emploi dépend du résultat du vote de mars), les "obligés" - redevables d'un emploi ou d'un mandat d'élu - à la mairie, la CAB ou au Conseil général -, les "traîtres" transfuges du MRC de Jean-Pierre Chevènement, et bien il ne reste plus personne au PS à Belfort !
C'est je que j'appelle l'effet Butzbach. Il a réussi en quelques mois, après avoir trahi Chevènement en quittant le MRC, à vider de sa substance la force militante du PS local, lassée de la "politicaillerie", des petits arrangements entre amis et petits seigneurs sur le dos de manants qui ne sont là que pour exécuter... Et dire qu'il y a peu ce parti était le premier du Territoire de Belfort !!
Les militants socialistes historiques ont préféré rester à la maison, comme ils le feront sans doute en mars prochain, certains qu'un changement à Belfort ne ferait pas de mal pour se débarrasser de ces petits seigneurs, et pouvoir enfin se reconstruire dans l'opposition.
Cette analyse n'est pas une vue de l'esprit: ces personnes sont nombreuses à m'en parler dans les rues de Belfort, lors de mes échanges avec tous les Belfortains.
Accessoirement, la désignation d'Etienne Butzbach est aussi une déclaration de guerre au MRC de Jean-Pierre Chevènement. Ce dernier avait annoncé la couleur: la désignation de M. Butzbach serait pour lui un casus belli...
Lassé de ces rivalités, lassé de jouer les seconds couteaux, le Front de gauche quitte d'ores et déjà Butzbach pour faire sa propre liste. Encore l'effet Butzbach.
Je suis certain que les Belfortains, dans leur grande sagesse, sauront qu'il faut en finir avec l'effet Butzbach, avant qu'il n'attire tout Belfort dans les abîmes.
Plutôt que de choisir d'autres abîmes, ou de les favoriser en s'abstenant, je suis convaincu qu'ils choisiront un changement raisonnable pour Belfort, autour d'un maire modéré et déterminé, d'une équipe compétente et d'un vrai projet municipal, au-delà des étiquettes et au seul profit de tous les Belfortains.
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