CHRISTOPHE GRUDLER

Rythmes scolaires : le maire de Belfort a un comportement « irrespectueux et peu démocratique »

Julie de Breza, conseillère municipale de Belfort, dénonce, au nom du groupe Un Nouveau Souffle pour Belfort que je conduis, les méthodes d’Etienne Butzbach, maire de Belfort. Objet du mécontentement : la réunion de travail sur la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires à Belfort, prévue ce vendredi soir 30 août. En effet, aucun document préparatoire n'a été adressé aux conseillers municipaux 

Vous trouverez ci-dessous le communiqué que Julie a diffusé ce vendredi, et auquel je m'associe totalement:

« Le Maire s'était engagé en avril à nous présenter l'organisation des nouveaux rythmes scolaires, à l’occasion d’un rapport qu’il voulait présenter en juin, explique Julie de Breza. Il n’en a rien fait, et nous a obligé à déposer une motion lors du conseil municipal de juin pour exiger une réunion de présentation du dispositif aux conseillers municipaux avant la rentrée de septembre. Cette motion avait été votée par le conseil municipal, malgré le vote « contre » du maire.

Ce vendredi soir, la réunion du conseil municipal de Belfort est prévue pour parler des rythmes scolaires, et nous constatons à regret qu'aucun document ne nous a été communiqué avant. Selon le cabinet du Maire que j’ai questionné ce vendredi matin, les documents de travail seront sur table ce soir à notre arrivée car certains étaient encore à l'impression « suite à des imprévus ». Cela sent encore une nouvelle fois l’improvisation, mais aussi la volonté d’échapper à un vrai débat public.

Notre groupe municipal d'opposition "Un Nouveau Souffle Pour Belfort" considère en effet cette absence de documents préparatoires fournis aux conseillers municipaux, comme une volonté délibérée d’empêcher l'opposition d'étudier les documents de travail. Ceci afin d’éviter toute analyse et intervention précise, et de limiter la soirée au monologue autoritaire et savant de Mme Leleup, adjointe à l’Education. C'est une conception très restreinte et archaïque du fonctionnement d’une assemblée municipale.

Avec cette attitude, le maire montre un total irrespect pour les règles élémentaires de fonctionnement démocratique, en même temps qu’il affiche publiquement un refus de la contradiction. Nous ne lui ferons pas ce plaisir, et avec Christophe Grudler nous entendons bien ce soir exercer pleinement notre rôle de conseillers municipaux, au nom d’un seul but dont nous ne dévierons pas : mettre en place un dispositif qui corresponde vraiment aux attentes des Belfortains. »

Julie de BREZA
Conseillère municipale Un Nouveau Souffle pour Belfort"

Avce Julie, nous vous informerons, sur ce blog, du déroulement, de cette réunion.

Accord avec la mairie sur les crèches: Je suis satisfait.

Au nom du groupe Un Nouveau Souffle pour Belfort, je me réjouis qu'un accord ait été trouvé avec les parents, pour modifier le règlement des crèches municipales.

 Dès le début, plutôt qu'un bête rapport de force politique, nous avons soutenu la reprise d'un dialogue entre les parents et le maire. C'est cette méthode qui a porté ses fruits, et nous en sommes très satisfaits. Nous nous réjouissons que le maire ait modifié son projet présenté au conseil municipal. Pour une fois, il a tenu compte de l'avis des usagers, et c'est très bien. Les remarques sur l'assouplissement des heures d'arrivée et la fin de l'heure structurante entre 16 et 17 h étaient des propositions de bon sens qu'il fallait retenir,

 Les élus du groupe « Un Nouveau Souffle pour Belfort » entendent cependant vérifier l'application concrète de cet accord. Ils proposent au maire de Belfort d'évoquer la question des crèches lors de la réunion sur les rythmes scolaires du 30 août,. Cela aura l'avantage d'informer pleinement les conseillers municipaux à la veille de la rentrée de septembre.

Crèches municipales : Je regrette que la réunion de concertation n’ait pas apporté de réponses précises

Soucieux d’aider au mieux les parents mobilisés contre le nouveau règlement des crèches municipales, et cela sans faire de récupération politicienne, notre groupe municipal « Un Nouveau Souffle pour Belfort » a lancé il y a quelques jours un appel au dialogue entre la municipalité et les parents à l’origine de cette action (lire mon billet précédent sur ce sujet...). Nous avons été heureux d’apprendre que deux adjoints au maire allaient les recevoir jeudi soir.

Les parents sont sortis de cette réunion en ayant eu l’impression d’avoir été écoutés, ce qui est une bonne chose. Je regrette cependant qu’aucune décision, qu’aucune avancée, ne soit intervenue sur les trois revendications majeures : rétablissement du quart d’heure de battement, assouplissement des horaires d’arrivée, et suppression de l’heure structurante de 16 à 17 h.

La municipalité s’est contentée de donner une « clause de rendez-vous » le 10 juillet prochain, en présence du maire cette fois. Il aurait sans doute été plus utile que M. Butzbach soit présent dès le premier rendez-vous… Pour notre groupe, cette réunion du 10 juillet doit déboucher sur des réponses concrètes : le maire doit tenir compte de l’avis des usagers, comme il s’y était engagé lorsque mon collègue Dominique Perrin l’avait interpellé lors du dernier conseil municipal

Nouveau règlement pour les crèches: ouvrons la discussion

Un nouveau règlement a été établi pour les crèches de la ville de Belfort. Il modifie les horaires et en met en place de nouveaux extrêmement stricts. Il prévoit aussi des "pénalisations financières" pour les parents en sanctionnant les retards.

Ce nouveau règlement a été adopté lors du dernier conseil municipal. Mon collègue conseiller municipal Dominique Perrin est intervenu sur ce sujet lors du conseil, et le groupe "Un nouveau souffle pour Belfort" s'est abstenu lors du vote. Nous n'avons pas voulu cautionner un règlement qui n'a pas été suffisamment discuté avec les parents, ni avec les professionnels de terrain.

Une telle modification ne peut se faire sans dialogue avec toutes les parties prenantes, doit prendre en compte tous les avis et souhaits, et pas seulement les aspects économiques.

De nombreux parents s'opposent à ce nouveau règlement, qui va leur poser des problèmes d'organisation, problèmes qui vont s'ajouter à ceux déjà posés par la mise en place des nouveaux rythmes scolaires.

Ils demandent au maire l'ouverture de vraies discussions, en vue d'un assouplissement de ce règlement. Un collectif s'est créé, qui a lancé une pétition sur Internet (voir le site de la pétition..).

Je m'associe aux parents pour demander au maire de les recevoir, de prendre en compte leurs demandes, mais aussi de prendre l'avis des personnels de terrain, avant de proposer un nouveau règlement amendé, prenant en compte tous les problèmes et besoins.

CISPD – Sécurité : position du groupe Un Nouveau Souffle pour Belfort

La sécurité à Belfort est un enjeu fort. Lors du Conseil Municipal du jeudi 27 Juin, un rapport nous a été présenté sur le CISPD (Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance). Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention sur ce sujet:

 

"Depuis trois ans, notre assemblée communale n’a pas délibéré sur les questions liées à la sécurité de ses concitoyens. Il était temps, ce jour, de parler de stratégie territoriale de sécurité, à l’heure où de très mauvais indicateurs se multiplient sur Belfort :

-         Augmentation des atteintes volontaires aux personnes (+15% en 2012)

-         Augmentation du braquage de commerces

-         Incendie nocturne d’engins de chantiers un peu partout dans la ville

-         Dégradation de vélos Optymo à la Pépinière, aux Résidences et aux Forges

En 2012, sur la zone de police de Belfort, nous assistons heureusement à une baisse de la délinquance générale constatée. Mais par un effet plumeau, cette même délinquance progresse en zone rurale.

En regardant davantage les chiffres dans le détail, nous pouvons dire qu’en 2012, des effets notables ont pu être obtenus sur l’atteinte aux biens, mais pas sur l’atteinte aux personnes. C’est donc pour nous une priorité d’y apporter une réponse rapide. C’est ce qu’attendent nos concitoyens.

Le rapport que vous nous présentez aujourd’hui n’apporte qu’une partie des réponses puisqu’il parle uniquement de « prévention de la délinquance », alors que pour nous l’action publique doit se poursuivre jusqu’à la « répression de la délinquance ».

Pour cela, lorsque des faits graves sont constatés, notre ville doit systématiquement porter plainte, avec constitution de partie civile.

Derrière, il y a aussi le problème de la Justice, qui manque de personnel tant dans la magistrature (au Parquet de Belfort, 2 postes non pourvus sur sept !) qu’au SPIP, chargé du suivi des délinquants (70% des délinquants sont des récidivistes), avec une incapacité des services à faire un suivi pour une vraie réinsertion sociale des personnes.

La première réponse à apporter par la Ville de Belfort est bien celle là :

-         Demander à l’Etat de donner les moyens à la Justice pour qu’elle fonctionne de la meilleure façon possible

-         Au-delà de la Justice, tant pour la prévention que la sanction, il faut donner les moyens aux corps de métier concernés, ainsi qu’aux associations impliquées par le dispositif. Sinon tout sera fait à minima, et nous ne pouvons pas nous le permettre.

La deuxième réponse à apporter par la Ville de Belfort et l’agglomération :

-         C’est d’aider à la création d’emplois et de richesses car il est établi qu’il y a une corrélation directe entre sécurité et emploi. Lorsque le chômage baisse, et que les emplois sont présents, la délinquance urbaine baisse. Il y a moins de vols avec violence, de braquage ou de cambriolage.

Alors en attendant, oui, il y a cette « Stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance », qui permet de dire que l’on a fait quelque chose, mais qui ne va pas inverser la tendance sur le fond.

Allons y, créons des Observatoires, des outils de diagnostic, des comités theodules…et donnons-nous bonne conscience. Cela remplace les discussions de jadis niant les problèmes « de sécurité » pour disserter sur le « sentiment d’insécurité » : autant de palabres pour occuper ses soirées sans résoudre le vrai problème.

Bien sûr, il y a - dans cet arsenal de bonnes intentions – des choses pertinentes :

-         La sécurisation des commerces

-         Le développement maitrisé de la vidéo-surveillance

-         Les chantiers jeunes

-         La Coordination Police nationale/Police municipale

-         L’Aide aux victimes

-         Les Mesures de réparation pénales et TIG

Ce sont les raisons pour lesquelles nous voterons en faveur du plan qui nous est présenté. En ayant conscience qu’il est insuffisant et qu’il n’est pas chiffré.

Jusqu’en 2010, nous votions dans cette assemblée chaque année un crédit de 250.000 euros au titre du Contrat local de sécurité (avec des aides de l’ANRU et du Conseil général). Cela permettait de financer des opérations de prévention technique comme le renforcement de l’éclairage public, la pose d’alarmes, de portes renforcées pour nos bâtiments municipaux.

Cela permettait d’avoir une action lisible et concrète sur le terrain, à même de rassurer nos concitoyens. Une telle action de proximité manque cruellement aujourd’hui dans notre ville.

Par ailleurs, le Contrat local de sécurité prévoyait une évaluation régulière des résultats obtenus. Les conseillers municipaux de Belfort n’ont pas eu cette chance, et nous le regrettons…

Plus globalement, c’est une approche différente qu’il faut avoir pour la sécurité à Belfort, autour des trois axes que sont l’éducation, la prévention et la sanction.

Nous aurons l’occasion – dans les prochains mois – de vous présenter les idées concrètes que nous souhaitons appliquer dès 2014 pour que nos citoyens se sentent en parfaite sécurité. Nous y sommes déterminés."

Pugilat autour d’une motion de Christian Proust : Le maire de Belfort mis en minorité

 Demander la transparence pour que les conseillers municipaux de Belfort puissent savoir quels sont les projets de redécoupage des cantons pour 2015 : une telle motion, pas agressive pour un sou, aurait dû faire l’unanimité jeudi soir au conseil municipal de Belfort.

Mais, pour le maire de Belfort Etienne Butzbach, cette motion était entachée d’un péché originel : elle était présentée par Christian Proust, son nouvel ennemi intime depuis que celui-ci a décidé de conduire une liste contestataire aux municipales de Belfort en 2014.

Il s’en est suivi un débat surréaliste, des attaques violentes entre les deux composantes de la majorité… Samia Jaber et Etienne Butzbach ont essayé de nous montrer « ce qui était caché » derrière cette motion qui n’avait que les apparences de la consensualité !!!

Les salves avaient été savamment préparées par le maire et sa garde rapprochée. Les mots d’oiseaux ont fusé provoquant la colère de… Maurice Schwartz : « Monsieur le maire, vous avez franchi la ligne rouge », s’est-il exclamé. Et Christian Proust a renchéri : « Monsieur le maire, vous avez un comportement insultant. Il y a une limite. »

En fait, toute la polémique vient du fait qu’Etienne Butzbach se sente obligé de protéger son nouvel ami Yves Ackermann, président du Conseil général. On prête à ce dernier l’intention de faire un redécoupage qui « dépèce » la ville de Belfort au profit de cantons ruraux : le canton de Danjoutin par exemple pourrait se voir étendu sur les quartiers sud de Belfort… Pourtant, Yves Ackermann, que j’ai questionné à ce sujet, me dit qu’il n’a encore remis aucun projet de ce type à Monsieur le Préfet, et que son choix n’est pas encore fait. D’où l’intérêt de la transparence, et d’un vrai débat public.

Jeudi soir au conseil municipal, le pugilat entre Proust et Butzbach a duré presque une demi-heure. Bref, de la politicaillerie du plus mauvais effet, écœurante, qui ne peut qu’éloigner encore plus les gens de la politique. Et avec un maire, pourtant à la tête de la 2^e ville de Franche-Comté, se comportant plus comme un chef de bande que comme un élu responsable,.

Je suis intervenu pour appeler au consensus, et dire que la transparence ne me faisait pas peur. Je me suis engagé à présenter moi-même publiquement la proposition de redécoupage cantonal que je donnerai en main propre dans quelques jours à Monsieur le Préfet. J’aimerais que tous les élus en fassent autant, et que les décisions ne se prennent pas en catimini dans des bureaux feutrés, loin de la population de Belfort, dans le cadre d’un « tripatouillage » destiné à avantager certains, et à en désavantager d’autres…

Je ne suis pas un ami de Christian Proust. Et mon récent refus de participer à un débat bilatéral organisé par lui-même le prouve (Lire mon billet sur ce sujet). Je suis un homme libre. J’ai pratiqué M. Proust pendant quelques années au Conseil général : et l’entendre aujourd’hui parler de démocratie et de transparence donne de quoi s’étouffer !!! Mais sur le fond, il a raison, et sa motion sonne juste : ce sujet doit être mis sur la place publique, comme un autre. C’est pourquoi nous avons voté sa motion.

Plutôt que de sagement prendre du recul, le maire de Belfort s’est inutilement exposé : il est monté au front pour appeler à voter contre cette motion. Et il s’est pris une salve bien nourrie…  Seules 18 personnes (sur un conseil de 45) ont suivi sa consigne en votant contre. Et – oh surprise – 19 personnes ont voté pour : les 11 de l’opposition municipale + le MRC de Christian Proust + le parti communiste. La motion a donc été adoptée par le conseil municipal : le maire est sommé d’organiser la transparence sur le redécoupage cantonal de Belfort ! Un beau camouflet qui mine plus encore son autorité.

Cette motion laissera immanquablement des traces. Pour l’opposition municipale, cela doit servir de leçon d’union : « Ne donnons pas ce spectacle l’année prochaine », ai-je dit à tous mes collègues de l’actuelle opposition.

Place d’Armes : un dossier pas très fouillé…

Vous trouverez ci-dessous, le texte de l'intervention que je viens de faire ce jeudi soir, au Conseil Muncipal.

 

"Je ne sais pas si l’on doit rire ou pleurer en lisant le rapport que vous nous présentez ce soir sur les fouilles archéologiques à entreprendre sur la place d’Armes de Belfort.

Si j’osais une plaisanterie, je dirai que ce dossier « place d’Armes » n’a pas été très fouillé avant de nous être présenté…

Gouverner, c’est prévoir dit-on. Ce dossier nous montre clairement que vous ne savez pas prévoir.

En effet, un maître d’ouvrage raisonnable qui entreprend des travaux gigantesques dans un périmètre historique doit bel et bien prévoir des fouilles archéologiques dans son montage financier. Je vous les ai d’ailleurs demandé dès l’origine du projet ! Je vous avais dit de faire une étude d’impact environnementale, mais vous l’avez refusé. Vous auriez ainsi évité des déconvenues.

Evidemment, prévoir des fouilles, cela rajoutait plusieurs centaines de milliers d’euros à un projet déjà très coûteux. Alors vous n’avez rien prévu, ce qui vous a permis de fanfaronner à grands coups de communications pour dire que la rénovation de la place d’Armes ne coûterait que 6 millions d’euros !!!

Pire encore. Ici même, lors de la réunion de notre conseil municipal du 31 janvier 2013, sous le titre « Place d’Armes : engagement des travaux », Mme Jaber nous vantait vos mérites en expliquant que le budget était tenu !!!

Eh bien aujourd’hui, aux 6,8 millions d’euros de travaux proprement dits, il faut bel et bien ajouter 672.152 euros de fouilles archéologiques. Cela porte déjà à 7,5 millions d’euros l’opération ? sans compter l’argent dépensé par la CAB pour refaire les réseaux sous la place d’Armes, au lieu de les refaire au Mont ou aux Résidences, où ils auraient été plus utiles.

A l’arrivée, en comptant tout, l’enveloppe totale avoisinera les 9 millions d’euros.

C’est une dépense de luxe, indécente en période de crise.

Heureusement que pour limiter les coûts vous avez choisi au dernier moment de mettre du macadam au lieu du pavage sur certains espaces, sinon ces 9 millions auraient été dépassés !

De notre côté, je vous rappelle que nous ne nous étions pas opposés par principe à des travaux, car cette place avait besoin d’être rénovée, et nous l’avons dit et redit, mais dans le cadre d’une enveloppe beaucoup plus restreinte, pour reprendre chaussées, trottoirs, éclairages, mais en gardant nos arbres et en ne fragilisant pas nos commerces, et donc les riverains de la Vieille-Ville.

Dans ce cadre, je déplore d’ailleurs la fermeture d’un premier magasin sur la place d’Armes. Vous allez sans doute nous dire que c’est la faute à la conjoncture et pas à vos travaux !!

Je terminerai mon propos en vous reparlant de nos marronniers. C’est en fait à cause d’eux que vous devez aujourd’hui payer près de 700.000 euros de fouilles archéologiques.

En effet, pour accueillir – un jour - leurs remplaçants vous avez décidé de créer des fosses qui descendent de plusieurs mètres en profondeur. C’est uniquement pour cette raison, parce que vous touchez au sous-sol profond sur un secteur historique, que la DRAC vous a imposé ces fouilles. Ce que, encore une fois, vous auriez dû savoir.

Si vous aviez gardé nos marronniers (ce qui, je le maintiens, était possible, comme le démontre M. Delanoë à Paris dans un cas semblable de rénovation, au square Boucicaut), vous auriez fait 700.000 euros d’économie et ainsi épargné une grosse dépense aux contribuables de Belfort !!

Dans ce cadre-là, le rapport de Monsieur Belz est particulièrement hypocrite. Il écrit que la plantation de deux arbres sur la place de l’Arsenal ne se fera pas pour l’instant, en accord avec la DRAC. Il a été décidé d’y surseoir, explique M. Belz, parce que ces deux prunus « pourraient en fait générer de nombreuses contraintes quant à l’utilisation même de cette place, que ce soit en temps normal ou lors de manifestations. »

En fait, c’est entièrement faux. La vraie raison, c’est une question de gros sous, mais cette municipalité n’a pas le courage de le dire.

S’il avait fallu confirmer la plantation de ces deux prunus avec des fosses, il aurait fallu en effet payer également des fouilles sous la place de l’Arsenal !!! Alors on trouve un prétexte pour ne pas replanter d’arbres à cet endroit !!!

Notre sentiment est également de dire que si le sujet n’avait pas été aussi politiquement sensible, Monsieur le Maire aurait renoncé à replanter des arbres sur la place d’Armes, histoire de ne pas faire dériver davantage un dossier mal maîtrisé au niveau des finances et de la conception.

Un dossier que les Belfortains n’oublieront pas, même si la méthode Coué de l’autosatisfaction va se faire entendre encore pendant quelques mois."

 

La place en plein travaux, en attente des fouilles.

C'est parti pour la nouvelle salle

Les séances du conseil municipal de Belfort se déroulent depuis jeudi soir dans l'ancien mess de garnison de Belfort, place de la République, à côté de la préfecture. Finies les réunions place d'Armes (voir article historique ci-dessous).
L'ancien mess est devenu "hôtel de ville et de l'agglomération". Il accueille des bureaux, et une salle de réunion commune pour le conseil municipal de Belfort et le conseil d'agglomération de la CAB (Communauté d'agglomération belfortaine).
L'achat des locaux et leur aménagement a coûté 4 millions d'euros. Et notre groupe municipal d'opposition Un nouveau souffle pour Belfort s'est légitimement posé la question de la pertinence de ce projet.
Notre analyse est partie de plusieurs points:
1/ la CAB monte en puissance (arrivée de 3 nouvelles communes) et aucune salle n'existait pour accueillir dans de bonnes conditions les 84 délégués et leurs suppléants.
2/ le partage des frais entre la Ville et la CAB permettait également d'accueillir dans de meilleures conditions les 45 conseillers municipaux de Belfort, sans le faste que l'on retrouve dans les villes voisines.
3/ nous conditionnions notre soutien au projet à la vente d'immeubles municipaux disséminés dans la vieille ville de Belfort. Le projet, pour nous, avait pour but de rassembler des services dispersés dans des immeubles. La vente d'un immeuble Grand Rue est en cours, la vente d'un autre place d'Armes/rue des Nouvelles n'est hélas pas encore engagée...
4/ dans une période de crise, et aujourd'hui de récession, nous ne souhaitions pas valider un projet trop fastueux et coûteux pour les contribuables belfortains, qui aurait pu laisser croire que la crise ne touchait pas tout le monde et que les élus se votaient de beaux aménagements pour leur confort ! Nous avons été en partie entendus, car la vente d'immeubles permettra d'assurer une bonne partie de l'investissement.

Pour toutes ces raisons, nous avons donc voté ce dossier, qui est passé à l'unanimité, l'autre groupe municipal d'opposition votant également le projet.

Il faut maintenant que les Belfortains s'approprient cet immeuble, qui est le leur.

C'est ici désormais que s'écriront les nouvelles pages de la vie et du destin de Belfort.

230 ans plus tard

Ce jeudi 23 mai, le conseil municipal change de salle et d'immeuble. Finies les séances publiques dans la salle d'honneur de l'hôtel de ville de la place d'Armes. Bonjour les réunions dans la grande salle de l'ancien mess de garnison, place de la République. Je vous dirai dans un article séparé ce que je pense de cette nouvelle salle.
Un changement anodin ? Pas du tout ! Il marque la fin d'une page d'histoire de près de 230 ans !! C'est en effet en 1784 que le conseil municipal s'est installé place d'Armes pour délibérer. Il en part en 2013, après que toute la vie de Belfort y ait défilé.
Vous le savez, je suis historien et journaliste de formation. Je ne vais donc pas laisser passer l'occasion de vous raconter quelques éléments de la petite histoire de Belfort. Un petit coup d'œil dans le rétroviseur pour ensuite mieux se projeter vers l'avenir.
En 1784, le conseil municipal de Belfort s'appelait le Magistrat et était composé de 9 membres (contre 45 aujourd'hui). Il administrait les affaires de Belfort (déjà l'école, les taxes, la voirie, l'évacuation des boues...) mais il rendait également la Basse Justice (petits délits) lors d'audiences publiques. Seuls les hommes, tous bourgeois de la ville, avaient le droit d'y siéger. La parité n'existait pas encore !!
L'hôtel de ville situé près de la porte de Brisach étant vétuste, le conseil municipal achète en 1784 un hôtel particulier, l'hôtel de Staal, situé sur la place d'Armes de Vauban, nouveau cœur de la ville.
Pour l'acheter, ces messieurs s'endettent fortement. Mais l'immeuble est vétuste et il faut payer des rénovations importantes. C'est l'architecte Kléber, le futur général de la révolution, alors en poste à Belfort, qui imagine les plans, avec notamment la grande salle d'audience au premier étage, qui deviendra notre actuelle salle d'honneur.
Quand a-t-elle été aménagée ? On ne le sait pas précisément car les travaux traînent tout au long des années 1780. Il faut non seulement y accueillir le conseil, mais également des appartements pour les valets de ville, l'école communale et...la prison !
Les emprunts succèdent déjà aux emprunts pour faire face aux dépenses d'aménagement (3000 livres en 1785, 10.000 livres en 1787...) Nous savons simplement que la salle d'honneur est prête au printemps 1789 car c'est là que sont rédigés les Cahiers de doléances de Belfort, avant la convocation des États Généraux à Paris, à la demande du roi de France Louis XVI.
Mais alors depuis quand les élus municipaux de Belfort siégeaient à l'hôtel de ville de la place d'Armes ? Eh bien en fait depuis l'achat en 1784. Le Conseil se réunissait dans deux petites salles en bas à gauche de l'entrée: l'actuelle salle Kléber. Et c'est à la fin des années 1780 qu'il est monté d'un étage, pour occuper la salle qu'il a utilisé jusqu'en 2013 !!
Pour l'anecdote, et si vous me le permettez un trait d'humour: lors de l'achat de l'hôtel de la place d'Armes, les élus se sont votés un petit privilège. Ils avaient le droit d'utiliser la cour intérieure de l'hôtel de ville "pour sécher leurs lessives". Depuis, le linge sale ne se lave plus seulement en famille, mais en séance publique du conseil municipal. Ce qui fait qu'aujourd'hui Belfort se retrouve dans de beaux draps !
Voilà, une page d'Histoire se tourne donc avec l'abandon de notre salle d'honneur et l'arrivée du conseil municipal dans l'ancien mess de garnison, place de la République. Il me paraissait important de souligner cet événement, qui aurait - à mon avis - pu avoir un caractère plus solennel. Une dernière séance place d'Armes annoncée publiquement aurait pu permettre d'attirer un plus large public, et d'évoquer le souvenir de nos prédécesseurs. Avant l'ouverture symbolique dans la nouvelle salle, à laquelle auraient pu être conviés tous les Belfortains.

 Ci-dessous, quelques photos de compte-rendus du conseil municipal, qui étaient manuscrits dans les années 1780, pour les premières réunions place d'armes.

L'opposition aura une tribune libre sur le site internet de la ville.

Par courrier au maire, et par un communiqué de presse, j’avais dénoncé le fait que la Ville de Belfort ne respecte pas les droits des conseillers municipaux de Belfort sur Internet.

La ville envoie en effet par mail à un fichier ciblé des "Newsletters" vantant les réalisations de la Ville, mais sans espace d'expression pour l'opposition. Elle ne donne pas non plus d'accès direct sur son site internet. C'est contraire à la loi sur la démocratie de proximité de 2002 qui rend obligatoire un tel espace sur tous les supports de communication vantant la politique générale de la majorité du moment.

La Ville de Belfort vient de me répondre, par un courrier de l'adjointe Samia Jaber, en date du 28 mars (que vous trouverez en pièce jointe). "Il est vrai que cet aspect nous avait échappé aux uns comme aux autres lors de la présentation de ce nouvel outil au conseil municipal. Au-delà de toute polémique, je partage avec vous l'idée qu'il soit aujourd'hui mis un terme à cette omission bien involontaire", écrit-elle.

La municipalité va mettre en place une page spécifique "Expression des élus" dans le chapitre "Belfort citoyen" du site internet de la Ville.

Et Samia Jaber de conclure: "Ainsi les tribunes publiées dans Belfort Mag par les différents groupes pourront être mises en ligne chaque mois sur notre site internet. Par ailleurs, un lien vers cette page sera intégré dans notre lettre d'information mensuelle. Il m'apparaît que l'ensemble de ces dispositions soient de nature à apporter les éléments de réponse à votre demande légitime."

Je suis heureux que mon action ait permis d'obtenir cette tribune sur internet tant pour mon groupe Un Nouveau Souffle pour Belfort que pour le groupe de Sébastien Vivot "Tous Ensemble pour Belfort", voire pour les autres groupes souhaitant s'émanciper de la majorité municipale.

Suite à mon intervention, la mairie de Belfort a reconnu qu'elle ne respectait pas la loi, et elle propose des solutions pour dorénavant la respecter. L'incident pour moi est donc clos à partir du moment où cette tribune sera ouverte sur internet.

 

Ci-dessous, le courrier de Mme Jaber: